Les blessures du monde

Hier, comme cela m’arrive parfois, j’ai eu envie de me débarrasser en bloc de la TV, des journaux, de la radio et d’Internet.
Pour ne plus entendre ni voir les nouvelles de ce monde peuplé de certains hommes qui suivent une logique sanguinaire insupportable.
Combien sommes-nous à avoir du mal à trouver le sommeil en raison de l’actualité qui nous a choqués dans la journée?
Comment supporter ces drames quotidiens et ces crimes mis en scène pour être diffusés le plus largement possible?
Hier, en regardant les actualités, mon Capitaine et moi avons échangé un regard.
J’étais horrifiée par l’exécution de ce jeune journaliste américain.
La deuxième en quinze jours.
Ces crimes blessent chacun de nous…

J’aborde très rarement ce genre de sujets sur Ecriplume.
Mais, comme tout le monde,  je ne vis pas dans une bulle.
Je suis frappée devant la teneur des journaux télévisés et autres.
Comment demander à la population d’avoir le moral après avoir ingurgité autant de mauvaises nouvelles à la minute?!
J’en parlais ce matin à un ami qui me disait: « Comment se lever le coeur léger après avoir été mis au courant d’autant d’horreurs? »

Et j’ai repensé à ce que m’ont souvent dit des policiers et autres professionnels confrontés à des cas difficiles.
Ils s’impliquent, apportent leur aide, mais le soir, lorsqu’ils rentrent chez eux, ils laissent ce qu’ils ont vécu à l’extérieur de leur cocon pour ne plus se consacrer qu’à leur famille, leurs amis.
C’est toujours la même rengaine, me direz-vous.
C’est vrai… mais c’est la seule qui fonctionne.
Dès que l’on écoute les informations à l’échelle internationale ou même nationale, elles sont lourdes, souvent tragiques.
Mais lorsque l’on zoom sur les nouvelles plus locales, elles prennent une autre dimension.
C’est là que l’on découvre des gestes d’entraide, de solidarité, d’altruisme, des rires, de l’amitié, de l’amour, de l’écoute.
Simplement, tout cela provient d’anonymes dont on ne parle pas.
Des personnes généreuses, positives,  efficaces.
Pour moi, c’est la seule façon de ne pas perdre pied, de ne pas se laisser submerger par les blessures du monde.
En recentrant mon regard sur ce qui m’entoure, sur cette trame  tissée par ceux qui s’engagent au quotidien, spontanément.
Et en me concentrant sur les situations sur lesquelles je peux intervenir en apportant mon aide ou mon appui.
C’est l’une des rares choses que j’ai apprises au fil du temps: me focaliser sur les drames que je n’ai pas le pouvoir de changer ne sert malheureusement à rien.
Mais ce matin, dans mon bureau, avant de commencer à écrire, j’ai allumé une bougie.
Je ne peux rien faire… mais je peux accompagner par la pensée.
Le pouvoir de la pensée est, dit-on, bien supérieur à ce que nous imaginons…

Martine Bernier

 

par

2 réflexions sur “Les blessures du monde”

  1. Voici ce que j’ai reçu ce matin sur Facebook, de la part de Dominique Rougier:

    Bonjour Martine , Wordpress ne veut pas accepter ma réponse sur Ecriplume et met un message d’erreur , donc je fais copier-coller ici. Bonne journée
    « Tout à fait avec toi dans le sentiment de dégout face à ses horreurs.
    Tu as peut-être remarqué sur ma page Facebook que je partage des liens et les reportages de sites autres que les médias traditionnels et « autorisés » , surtout à propos de la situation en Ukraine . Le dénominateur commun à toutes les monstruosités qui se multiplient en ce moment , c’est le fait d’une poignée d’industriels et de banquiers qui ont pris les commandes de la machine de guerre américaine .
    Le pouvoir de l’argent est monstrueux quand il n’a pour but que de faire des profits . Le dollar est en voie d’effondrement et ces événements sont la tentative ultime pour sauver cette monnaie et ceux qui sont assis dessus .
    Pour ces malheureux journalistes dont le calvaire est mis en scène et provoque à juste titre l’horreur et la colère , je pense que leur mort sert justement à convaincre l’opinion publique que la guerre est justifiée face aux ‘ barbares’ .
    ‘ Barbares’ préalablement aidés et armés par les pays occidentaux … De quoi se poser des questions… D’autant plus que tous les conflits en cours se jouent sur des territoires les plus riches en ressources naturelles.
    Alors bien sûr, tu as raison, penser au quotidien et aux petites doses de bonheur que l’on peut donner quotidiennement autour de nous est peu et beaucoup à la fois, c’est indispensable si l’on souhaite aider ce monde martyrisé. Pour ma part je rajoute aussi cette petite dose d’informations sur Facebook , car je pense que plus l’opinion publique montre qu’elle n’est pas dupe , plus les décideurs peuvent infléchir leur logique assassine et chercher des solutions plus pacifiques .
    Je ne suis pas politisé mais je pense qu’une voix, plus des millions d’autres ont un certain poids, je l’espère. »
    Dominique Rougier

    1. Je lis ce que tu diffuses sur Facebook, et je partage ta vision des choses. Ce qui ne réduit pas mon impuissance, mais permet d’éveiller ma conscience… Merci, Dominique!

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *