Fury

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Le film que nous sommes allés voir hier soir n’est pas anodin…
« Fury », de David Ayer,  est basé sur des faits réels, et raconte l’histoire de la prise d’assaut de l’armée allemande par un commando américain installé dans un tank militaire surnommé « Fury », à la fin de la Seconde Guerre Mondiale.
Menée par le sergent Wardaddy (Brad Pitt), cette équipe composée de cinq hommes  vit, en Allemagne, les horreurs d’une fin de guerre que le réalisateur a pris le parti de ne pas adoucir à l’écran.
Le film est violent, très violent, truffé de scènes d’une dureté épouvantable.
La guerre ne fait pas dans la dentelle…
Mais il est admirablement interprété par les cinq acteurs principaux (Brad Pitt, donc, Shia LaBeouf, Michael Pena, Jon Bernthal et Logan Lerman, excellent dans le rôle de la jeune recrue terrifiée par son parcours initiatique forcé.)
Voici quelques jours, le Figaro a rendu compte de la projection privée du film proposée pour l’Etat-Major du général Hervé Charpentier.
Celui-ci avait relevé « qu’il ne s’agit pas d’un film d’Histoire, mais d’une histoire d’hommes », relevant au passage la profondeur des scènes mettant en avant la solitude et les déchirures intérieures des combattants, mais aussi certaines imperfections, comme le fait que « les affrontements de guerre ne sont généralement pas condensés sur 24 heures comme ils le sont dans le film. »

Mon avis n’est rien comparé à celui de ceux qui sont directement impliqués dans ce genre de sujet.
Je l’avoue: j’ai très mal dormi la nuit qui a suivi la projection.
Mais, finalement… je me serais inquiétée si j’avais dormi comme un bébé après avoir été plongée dans un tel univers.
Le désespoir de la jeune recrue contrainte, comme ses aînés, de se déshumaniser pour se maintenir en vie, m’a bouleversée.
Je pense que personne ne peut vraiment comprendre ce qu’ont pu et peuvent ressentir les hommes qui vivent des événements aussi durs et traumatisants.
Leurs blessures intérieures restent des boulets secrets qu’ils doivent porter le plus souvent seuls… et je doute qu’ils s’en remettent jamais, au même titre que toutes les victimes de conflits.

L’autre élément qui m’a beaucoup choquée ne venait pas du film, mais de la réaction de la salle, prompte à éclater de rire à tout propos alors que les seules phrases d’humour n’étaient là que pour cacher la peur et le désespoir.
Le public était en majorité composé de personnes de 20 à 30 ans environ, et réagissait comme s’il se trouvait face à un jeu vidéo.
Ces réactions m’ont sidérée…
Ont-ils eu du mal à comprendre que nous étions devant un film inspiré de faits réels?
J’ai appris depuis que  le jeu tiré du film est déjà sorti.
Un détail que je trouve plutôt gore…

Encore un mot.
Mon Capitaine, bien sûr, m’accompagnait pour cette projection sur laquelle il a posé un regard très différent du mien, vu son passé militaire.
Il me donnait discrètement des précisions, m’expliquait de temps en temps un détail, et l’après-séance a nourri notre conversation pendant un bon moment.
Pour lui, le film est bon, assez réaliste, dépouillé de tout sentimentalisme qui aurait été déplacé.
Il a raison.
Et je salue au passage la prestation de Brad Pitt qui, au fil des ans, a étoffé son jeu d’acteur, bien loin de l’image de jeune premier que le public voulait lui faire endosser.

Martine Bernier

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