Depuis quelques jours, je me penche sur un aspect de la peinture auquel je suis moins sensible: le fauvisme.
Et particulièrement sur la démarche de Matisse, dont les oeuvres seront présentes à la Fondation Gianadda l’an prochain.
Contrairement à beaucoup d’autres courants comme tous ceux qui ont précédé le cubisme ou, plus tard, le surréalisme ou la peinture métaphysique, celui-ci ne déclenche pas chez moi d’émotion particulière, à quelques exceptions près, comme « La Danse ».
Donc, j’ai décidé de me pencher sur la question et d’étudier plus en profondeur ce mouvement amorcé par Cézanne, pour me préparer à l’exposition 2015.
Il est pour moi moins abordable que les autres au premier abord.
À défaut d’aimer naturellement, il faut au moins que je comprenne!
J’en ai parlé à mon Capitaine et je me suis procuré un livre sur Matisse, sur sa vie, sa démarche artistique, son travail.
Celui qui m’accompagne a voulu participer à ma petite recherche, sans rien dire.
Dimanche, en allant au salon, j’ai réalisé qu’il y avait un livre inconnu sur la table basse.
Un petit livre carré, aux pages cartonnées, présentant sur chaque page le détail d’un tableau de Matisse, le tout accompagné d’une phrase sans intérêt pour un adulte.
Public cible: les enfants de 2 à 4 ans.
Un peu interloquée, j’ai pris le livre et je suis allée vers mon Capitaine, qui m’a regardée, un peu confus:
– Ah, tu l’as trouvé? Oui… j’ai voulu te trouver un bouquin sur Amazon. Je crois que je me suis fait avoir… Je n’ai pas osé te le donner. Donc je l’ai posé sur la table en me disant que tu le trouverais.
Il avait l’air tellement penaud, que j’ai été prise par un fou rire magistral, très contagieux.
Nous étions là, tous les deux, à pleurer de rire dans la cuisine sous l’oeil inquiet de Pomme qui avait l’air de craindre pour notre état mental.
Entre deux hoquets, j’ai réussi à articuler, en désignant l’ouvrage:
– Merci beaucoup! Il va bien m’aider!
Martine Bernier