En rentrant dans mon bureau, ce matin, j’ai eu l’impression d’arriver sur un champ de bataille.
Hier soir, assez tard, j’y étais retournée pour relire et mettre la dernière main à un article.
La journée avait été très chargée et, en sortant de la pièce, je n’avais plus le courage de ranger ma surface de travail, me disant que je verrais cela le lendemain.
En découvrant les dégâts d’un oeil plus frais, j’ai compris qu’il allait falloir intervenir, et vite.
Ma grand-mère, en voyant tout cela aurait pris un air sévère et aurait dit qu’une chatte n’y retrouverait pas ses petits.
Un peu amusée, j’ai réalisé que l’état de mon bureau est toujours aussi intimement lié à la charge de travail du moment.
Des piles de dossiers, de notes, de fourres de classement, une vingtaine de livres…
Alerte rouge, branle-bas de combat!
Il n’est pas question de commencer ma journée dans ce fouillis.
Aux aurores donc, je commence à trier, et à lisser mes piles, à faire la liste des choses urgentes à finir dans la journée, à glisser les notes volantes que je garde dans mes agendas.
Et là, alors que j’étais noyée dans mes papiers, je trouve, sous une pile, un tout petit bout de feuille sur lequel j’ai écrit, il y a une quinzaine de jours:
« Ceci est le papier sauveur. Quand tu le retrouveras, c’est que tu auras rangé l’amas de documents qui va sûrement le recouvrir d’ici peu. A ce moment-là, quand tu liras ces lignes, respire!!! Cool, tout va bien, tu approches du rivage! »
J’ai respiré!
Martine Bernier