Un monde fou a été malade cet hiver, il n’y avait pas de raison pour que je sois épargnée.
Hier donc, j’ai vécu une journée bizarre.
Pas question de m’arrêter de travailler, mais, pour la première fois depuis longtemps, en fin de journée, j’ai été terrassée et me suis mise à ressembler à une épave.
Je vous passe les détails de cette très désagréable soirée.
Mon Capitaine, qui ne se doutait de rien, s’adonnait à de mystérieuses activités dans le garage.
Pomme, en revanche, a très vite compris que quelque chose ne tournait pas très rond.
De toute la soirée, elle ne m’a pas quittée, me veillant comme une infirmière attentive, m’accompagnant dès que je me levais, ponctuant ses intentions réconfortantes par de petits regards attentifs.
C’est fou ce que les animaux qui nous sont proches peuvent être concernés par ce que nous vivons…
Ce matin, dès qu’il a senti que je commençais à bouger, mon Mogwaï s’est précipité.
Debout sur ses pattes arrières, elle est venue prendre de mes nouvelles, appuyée sur le bord du lit.
Je me suis penchée vers elle:
– Ca va, Pomme, ne t’inquiète pas. Tu as été formidable…
Une petite léchouille sur la joue et elle est allée se poster près de la porte de la chambre pour m’escorter jusqu’à la salle de bain.
Lorsque j’en suis sortie, elle n’était plus là.
Inquiète, je l’ai appelée.
Elle a accouru, sortant visiblement de son panier où elle était allée se recoucher après cette nuit difficile.
Et là… debout devant moi, elle me fixait d’un air très concerné avec au fond des yeux, ce qui ressemblait à une question d’humain: « Tu as besoin de moi? »
Je sais bien: c’est un chien.
Mais mince… quel chien…
Martine Bernier