Noir et blanc

Noir et blanc, pile ou face, yin et yang… combien y en a-t-il de ces expressions qui nous parlent des deux faces des êtres et de la vie?
Plus je prends de l’âge et plus je comprends qu’imaginer vivre perpétuellement dans « le blanc » est une douce utopie, mais que le « bon truc » pour naviguer loin est de trouver l’équilibre entre les deux facettes.
Et ce dans tous les domaines.
Comme ces deux dernières années s’étaient plutôt bien passées côté santé, avec, justement, un équilibre stabilisant, j’avais eu un peu tendance à oublier que ce n’était pas forcément acquis.
Ma visite annuelle d’hier à l’un des deux médecins qui ont endossé le rôle d’anges gardiens auprès de ma petite personne me l’a rappelé en douceur.
Un grain de sable et hop, il faut recommencer une petite ronde imprévue en tenant compte d’éléments nouveaux.
Pas de quoi fouetter un chat, mais suffisamment pour prendre les choses au sérieux.

Cette nuit, entre deux phases de sommeil, je réfléchissais.
C’est vrai que j’ai horreur de tout ce qui me ramène aux cabinets médicaux, comme beaucoup d’entre nous, sans doute.
Vrai aussi qu’il me faut des mois, voire des années pour me décider à parler d’un éventuel souci de santé à mon médecin.
Mais quelle chance j’ai d’avoir en face de moi un spécialiste qui prend chacune de mes confidences au sérieux et qui « creuse » en m’expliquant qu’il vivrait très mal le fait qu’il m’arrive une bricole!
Mes pensées aiment bien vagabonder, la nuit, quand la maison dort.
Je songe à ce qui s’est déroulé dans la journée, aux grands titres de l’actualité, à mon travail, à mes rendez-vous du lendemain…

Depuis deux jours, mes journées sont bizarres.
J’avance par à coups dans un article qui demande beaucoup de contacts différents.
Je préfère la fluidité, mais je dépends cette fois de l’emploi du temps de mes interlocuteurs.
L’un d’eux, adorable bien que connu et très occupé, répond à mon message depuis Montréal, mais me donne rendez-vous pour la semaine prochaine, ravi de jouer le jeu.
Une chance…
Mon agenda d’aujourd’hui  m’annonce une journée très remplie.
Au milieu de tout cela, je repense à un échange de messages dans lequel, lundi, mon ami Bélier Belge me donne de ses nouvelles et nous envoie ses amitiés.
Autant d’éléments qui me confortent dans le fait que l’aspect médical n’est pas unique dans nos existences, faites de tellement de choses passionnantes.
Je repense à l’actualité très lourde de la journée, qui a  laissé en moi la vision des débris de cet avion écrasé, tombé dans la matinée.
Des centaines de vies et de famille brisées…
La vie est terriblement fragile.

Ce matin, en entrant dans mon bureau, j’aperçois sur le balcon le petit forsythia de mon Capitaine, tout en fleurs.
Il donne le ton de la journée que je veux claire…

Martine Bernier

 

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