Il y a environ un mois, je suis allé rendre visite à un chef d’entreprise vaudois auquel je devais consacrer un portrait pour l’hebdomadaire « Terre et Nature ».
Je me retrouvais immergée dans le monde de l’industrie, de la fabrication d’articles métalliques, qui n’est pas mon univers.
Mais la conversation a été passionnante.
Alors qu’il me parlait de sa famille, il m’explique que son grand-père, qui était maréchal-ferrant, avait réalisé que sa profession était vouée à disparaître avec la mécanisation des travaux agricoles.
Il s’était donc reconverti et s’était lancé dans la fabrication de crochets de volets qu’il revendait aux quincailleries.
C’est sans doute ce qui a poussé son petit-fils, des années à près, à se lancer dans une collection rare: celle des arrêts bergères.
Ces arrêts de volet en forme de tête étaient autrefois de véritables petits bijoux.
Aujourd’hui, ils sont réalisés en série, m’a expliqué mon hôte.
En regardant ces objets, ils ont réveillé en moi des souvenirs enfouis.
Même s’ils sont discrets, ces petits personnages abimés par le temps ont été des compagnons discrets, presque invisibles du quotidien des hommes, il n’y a pas si longtemps.
Il en existe encore, bien sûr, mais il faut avoir l’oeil pour les découvrir au détour d’une ruelle.
Allez savoir pourquoi, leur vision m’a touchée.
Martine Bernier