De temps en temps, mon Capitaine va passer une journée dans la ville où il habitait avant de me rejoindre en Suisse, histoire, notamment, de passer un moment avec ses amis.
Ces jours-là, Pomme est moins joyeuse que d’habitude.
Elle vérifie cinquante fois que la voiture n’est pas rentrée, aboie au moindre bruit dans la maison et, entre deux, s’affale dans son panier avec le poids du monde sur les épaules.
Hier matin, tôt, Celui qui m’accompagne a pris la route tandis que je m’installais devant mon clavier pour la journée.
En fin de journée, mon Capitaine était de retour et déposait sur mon bureau du muguet parfumé qui m’accompagnera jusqu’à la fin de sa floraison.
A chaque fois qu’il passe faire des courses, son cabas se transforme en hotte du Père Noël.
Cette fois, il en a sorti trois objets « cadeaux de naissance »: un livre pour Kim, un autre pour Nawee et…. une statuette symbolique pour Tim.
Adorable géant…
Ne restait plus qu’à réconforter Pomme.
Dans la soirée, elle a sauté sur ses genoux alors qu’il était installé dans un fauteuil.
Mais Pomme n’est pas du genre contemplatif.
Ce qu’elle veut, c’est une sérieuse explication sur l’absence de son compagnon de jeux.
Je les ai regardés.
Debout sur les genoux de son précieux interlocuteur, Pomme avait posé les pattes avant sur lui, presque au niveau de ses épaules, et sondait son regard.
Rien n’est plus amusant que de les voir tous les deux se regarder dans les yeux, se livrant à un dialogue très particulier.
Pomme, profil de chiot craquant au nez retroussé, et Mon Capitaine, profil de médaille et yeux couleur rivière.
Il prend la tête de mon Mogwai entre ses mains et lui chatouille les oreilles en l’interrogeant sur sa journée et en la rassurant.
Et elle lui répond en le gratifiant de temps en temps d’une petite léchouille reconnaissante.
Tout est bien.
Martine Bernier