– Oh non… mince… c’est trop bête…
Quand j’ai entendu mon Capitaine s’exclamer, j’ai d’abord craint qu’il ne se soit blessé.
Un regard vers le balcon m’a rassurée.
Il tenait dans la main quelque chose que je ne pouvais identifier, avait l’air un peu désespéré, mais intact.
– Qu’est-ce qui se passe?
– J’avais complètement oublié que j’avais planté ces graines pour toi… et je viens d’arracher ce qui a poussé…
Un peu penaud, il est arrivé dans mon bureau avec une tige très longue et très fine au bout de laquelle se trouvait… un coquelicot.
En le voyant, j’ai partagé son sentiment.
Je sais que ces fleurs que j’aime tant se fanent au bout de quelques heures à peine après avoir été coupés.
Vu la longueur de la tige de celui-ci, qui fait bien 50 cm, j’ai pris une bouteille d’un litre vide, j’ai été la remplir d’eau et j’y ai glissé le coquelicot que j’ai posé à côté de moi, sur mon bureau.
Il ne s’agit pas de celui de la photo.
Le mien a des feuilles et deux boutons qui n’ont pas éclos.
Ce matin, je pensais le retrouver fané.
Mais non!
La tige est toujours aussi droite.
Tellement fine que sa fermeté en est stupéfiante: comment fait-elle, malgré son apparente fragilité, pour soutenir son trophée rouge orangé?
Je commence donc ma journée avec mon coquelicot maison qui en est à sa deuxième journée de vie en ma compagnie.
J’ai un peu l’impression d’apprivoiser un papillon…
Martine Bernier