La source

A chaque fois que je lis ou que je vois un reportage consacré au meurtre ou au viol d’une femme, je ne peux m’empêcher de penser à une chanson entendue il y a très, très longtemps, alors que j’étais enfant.
« La Source », chantée par Isabelle Aubret, me bouleversait.
Sa voix veloutée et un peu nasale avait un charme fou.
Et en entendant les premières notes, il n’était pas imaginable, pour la gamine que j’étais alors, d’entendre un texte aussi violent que celui qu’elle prononçait.
Il était enrobé de mots poétiquement choisis, mais il racontait bel et bien une scène d’horreur.

Hier, suite à un reportage, la chanson m’est revenue dans la tête.
Et cette fois, je me suis interrogée: mais où donc avais-je bien pu l’entendre la première fois?
Après une petite recherche sur Internet, j’ai compris: avec elle, Isabelle Aubret avait représenté la France au Concours de l’Eurovision en 1968, à une époque où les chaînes et les programmes de TV étaient rares.
J’imagine donc que c’est par ce biais que je l’ai entendue.

Par la suite, lorsque j’étais aux scouts, il m’arrivait, le soir, de prendre ma guitare et de la chanter lorsque nous étions en camp, ce qui, immanquablement, provoquait des larmes autour de moi.
Je l’ai réécoutée ce matin.
J’ai découvert que la chanson avait été inspirée d’une légende portée à l’écran en 1960.
Et je suis toujours touchée  particulièrement par  les paroles du deuxième couplet.
Si des sources devaient jaillir à tous les endroits où des femmes ont été brisées, la Terre ne manquerait pas d’eau…

Martine Bernier

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