Connaissez-vous Georges Perrec?
Cet écrivain français né en 1936 et décédé en 1982 a écrit plusieurs romans dont « La Disparition ».
Ce livre est un lipogramme, c’est-à-dire un texte écrit en excluant l’utilisation de certaines lettres.
Ici, l’auteur a choisi de ne pas utiliser de « e »… même s’il a avoué par la suite qu’il y en avait quelques-uns dans l’ouvrage.
Imaginez… tout un livre d’environ 300 pages sans un e!!
En voici un extrait:
« Au fur qu’il grandissait, Aignan s’adaptait.
Il fallait toi sauf-conduits pour franchir son huis.
Il barguigna un court laps.
Tu pourras croupir tout ton saoul dans ton dam lancinant!
Sans un mot, sans un clin, plus froid qu’un mort…
J’imagine l’effort que ce travail a dû lui demander.
Il a d’ailleurs récidivé dans un autre genre d’exercice puisque, après la sortie de « La Disparition », il a écrit « Les Revenentes » (avec un e, oui, et non un a comme on pourrait s’y attendre…)
Cette fois, il a utilisé le e comme seule voyelle.
Plus de a o i u y.
Rien que des e.
Aujourd’hui, son oeuvre n’est pas tombée dans l’oubli, loin de là.
L’Association Georges Perrec continue à faire connaître et à promouvoir le travail de ce génie des mots qui est désormais entrée dans la liste de ceux que l’on étudie.
Cet homme plusieurs fois primé, marqué par une enfance parsemée de drames, se jouait des mots, de la langue, s’amusait avec les lettres.
Fascinant personnage, fascinant travail…
Martine Bernier