Sécheresse, chaleur et chihuahua

Ici comme un peu partout en Europe, il n’a pas vraiment plu depuis longtemps.
Il fait  sec, et la chaleur forte et moite de cet été qui doit ravir les amateurs de soleil semble faire tourner le monde au ralenti…. et à l’envers.
Le matin, tout le monde ferme fenêtres, stores et volets, pour ne les rouvrir que le soir, lorsque la fraîcheur  et les moustiques sont de retour.
Certains s’en accommodent, d’autres sont plus énervés que d’habitude.
Parmi eux, un colocataire arrivé dans la maison il y a environ trois semaines.
Nos voisins ont accepté de garder un chihuahua à poil long durant leurs vacances.
Ce petit personnage a un an et… me fait mal au coeur.
Depuis trois semaines, il aboie au moindre bruit, se montre agressif, y compris avec Pomme qui pensait avoir trouvé un nouveau copain, et a adopté un comportement qui ne le rend pas très sympathique.
À sa décharge, il vit perpétuellement attaché dès qu’il met le nez dans le jardin et connaît un début de vie compliqué.
Une conversation avec ma voisine m’a appris qu’il est entré dans sa « famille » grâce ou à cause du caprice d’une adolescente de seize ans à l’époque.
Qui, comme c’est souvent le cas, s’est désintéressée de son chien dès qu’elle a compris qu’il demandait des soins, de l’attention et de la tendresse, et qu’il avait plus de personnalité qu’une peluche.
Résultat des courses: ce petit bout de chien passe ses journées seul alors que tout le monde déserte la maison pour aller travailler ou étudier, n’est pas sociabilisé et n’a même pas appris à être propre vu que personne ne le sort.
Depuis trois semaines, mes voisins tentent de l’éduquer avec plus ou moins de succès, sachant que, dès son retour chez lui, il retrouvera sa triste vie.

Je pense que tous les amoureux des animaux comprendront ce que je ressens aujourd’hui.
Tout en écrivant, je regarde Pomme qui procède à son inspection quotidienne du balcon, après sa sortie matinale.
Elle passe d’un pot de fleurs à l’autre, renifle, jette un coup d’oeil à une branche qui lui passe par dessus la tête, se dresse sur ses pattes arrière pour observer les ouvriers qui s’affairent sur un petit chantier voisin, revient dans mon bureau , vient quémander une caresse puis fonce chercher l’un de ses jouets qu’elle secoue comme une malade, l’abandonne et finit par prendre son os qu’elle va ronger tranquillement, étalée de tout son long sur une carpette.
Et pendant ce temps, les aboiements du petit chihuahua résonnent en boucle, lancinants.
Être un chien d’appartement peut être un destin enviable… mais pas toujours.

Martine Bernier

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