Ce matin, un article m’attend.
Avant de m’y atteler, j’ai envie de partager cette photo qui, lorsque je l’ai vue, m’a fait penser à mon Capitaine lorsqu’il était enfant.
Un petit Tom Sawyer épris de liberté et amoureux de nature.
Je la lui dédie ainsi que cette chanson de Jean-Pierre Ferland, que j’ai beaucoup écoutée et chantée il y a quelques années.
Car le petit garçon de la rivière est toujours bien présent au fond du bon géant qu’il est devenu.
Martine Bernier
Mes Années D’école
Si j’ai appris à écrire c’est que j’ai souvent lu dans les
feuilles de chêne et les plumes de paon
Si je sais parler aux belles c’est que je sais bien comment
font les tourterelles et les chauds lapins
Dans le trou de ma guitare y a comme un perdreau, dans le
fond de mes sabots y a comme un renard
Mais de mes années d’école je n’ai rien gardé, ce
n’était que des paroles pour gâcher l’été
J’ai appris à ma manière que la liberté c’est d’cracher
dans la rivière ou dans le sentier
Se peut que j’ai fait mes classes sous un églantier, que
j’oublie ou que je n’sache pas très bien compter
Mais je sais tendre l’oreille et je sais rêver comme
rêvent les corneilles et les peupliers
Si je sais plier bagages quand il en est temps c’est qu’avec
les oies sauvages j’ai frayé longtemps
Si je chante bleues les roses c’est que j’ai appris d’un
rossignol pas morose qu’était mon ami
Si je sais lécher en outre. je sais mordre aussi, je l’ai
appris d’une loutre et d’un saumon gris
Dans le trou de ma guitare y a comme un perdreau, dans le
fond de mes sabots y a comme un renard
Quand j’aurai tenu parole et bien gagné ma vie, quand
j’aurai mis pauvres écoles à pauvres profits
J’apprendrai d’un solitaire à vivre caché et d’un loup
quinquagénaire à me taire
Si j’ai appris à écrire c’est que j’ai souvent lu dans les
feuilles de chêne et les plumes de paon