Mosaïque

Depuis mon dernier court séjour à l’hôpital, il y aura 15 jours demain, j’ai dû adapter mon quotidien à ce qui m’arrive.
En gros, je me sens l’âme du camion du « Salaire de la Peur » qui, rempli de nitroglycérine, doit être conduit avec ménagement!
Ce qui ne m’empêche pas de vaquer à mes occupations en limitant simplement mon terrain de jeu.
Cette situation durera tant que « mon » chirurgien n’aura pas trouvé la solution pour me remettre sur les rails, ce qui risque de prendre un peu de temps.

Et pourtant…
Les journées réservent des surprises parfois minuscules qui ont tendance à faire presque oublier la situation.

Hier matin, bien avant sept heures, je sors Pomme.
Et une fois dehors…
Il pleut légèrement et je suis enveloppée par un vent léger et plutôt doux.
Impossible de décrire la sensation de bien-être que ces deux éléments conjugués m’ont apportée…
Ce qui n’est pas du tout le cas de Pomme qui m’attend sur le perron, prête à rentrer!

***

Je passe ma matinée à travailler sur un dossier que je veux terminer avant midi.
Immergée dans mon sujet, je ne pense plus qu’à ce que j’écris.
Le travail a du bon…

***

J’ai accepté de me rendre dans le canton de Vaud pour un article.
Comme je le craignais, la route ne m’épargne pas, mais; une fois sur place, je vis un petit moment de bonheur.
Je commence à apprivoiser le groupe de femmes que je devais rencontrer, et je retrouve mon ami photographe.
Une fois encore, au risque de me répéter: le travail a vraiment du bon!

***

Le soir, la fatigue est bien présente au bout de moins d’une heure passée en tête à tête avec un magazine.
A côté de moi, Pomme somnole déjà dans son panier.
Mon Capitaine décide de me faire la lecture…
Il  lit en ce moment un ouvrage réunissant des témoignages de personnes qui ont vécu dans l’entourage du roi Soleil.

L’extrait qu’il me lit est manifestement signé par l’Infante d’Espagne que Louis XIV a épousée.
Je lui pose la question, il acquiesce.
Je le regarde.
Profil de médaille, lunettes perchées en équilibre sur le bout de son nez, il n’a absolument pas conscience de son charme.
Moi, en revanche, j’ai bien conscience de ma chance…

Martine Bernier

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