Pomme semble sentir que quelque chose ne tourne pas tout à fait rond avec sa « maîtresse ».
Plus que jamais, elle ne me quitte pas d’une semelle, me suit partout où je vais,.
Ce qui, vu mon actuel statut de « liberté conditionnelle », ne lui permet pas vraiment de voir du pays.
Qu’importe: elle a du travail.
Tout bichon qu’il est, mon Mogwaï reste convaincu qu’il a pour mission de garder la maison.
Doberman, sors de ce corps!!!
Au moindre bruit dans le couloir ou ailleurs, elle prend un air menaçant, grogne, et aboie s’il le faut en courant vers la porte d’entrée.
Cela ne dure généralement pas longtemps.
Après nous avoir fait une démonstration de ses talents, elle revient nous faire son rapport et se recouche, drapée dans sa dignité bichonnaise.
Hier soir, assez tard, mon Capitaine et moi lisions.
Pomme était couchée dans son panier de nuit, le menton appuyé sur le rebord quand soudain, quelqu’un est entré dans la maison.
Sans doute notre voisine qui rentrait chez elle.
Contrairement à ce que je craignais, mon Mogwaï n’a pas bougé une oreille, pas émis le moindre son.
Perplexe, je me suis tournée vers mon Capitaine:
– Elle est étonnante, quand même… Dans la journée, nous n’arrivons pas à l’empêcher d’aboyer et là… rien.
– Normal: elle a fini sa journée.
– Ah… c’est la pause syndicale, en gros.
– Exactement!
Il est retourné à Louis XIV, j’ai repris mon rendez-vous avec l’inspecteur Higgins… et Pomme n’a pas interrompu sa méditation.
Martine Bernier
