Tous les matins où Pomme ne décide pas de s’accorder une grasse matinée, elle me rejoint dans mon bureau où elle retrouve son panier préféré.
Ce panier, elle l’aime depuis toujours.
Moelleux à souhait, même ses rebords ne sont pas rigides, ce qui l’incite à s’y étaler dans des poses qui feraient pâlir de jalousie les mannequins les plus prisés.
Entre elle et lui, c’est pour la vie…
En temps normal, quand elle y prend place, elle tourne sa tête en direction de la fenêtre pour avoir un oeil sur les corneilles qu’elle chasse dès qu’elles ont l’outrecuidance d’approcher de SA terrasse.
Dans la semaine, alors que je ne tenais pas une forme olympique, elle m’avait fait la surprise de se relever pour changer de position et avoir le visage ostensiblement tourner vers moi.
Ce qui m’avait intimidée pour le restant de la matinée, travaillant sous l’oeil attentif de mon Mogwaï ange gardien sans bouger une oreille.
Comme tout ce qui appartient à Pomme, la Couche royale passe à la machine à laver de temps en temps.
Hier, dans l’après-midi, alors qu’elle était occupée ailleurs, mon Capitaine a pris le fameux panier, deux de ses jouets et deux couvertures pour leur faire subir l’épreuve du nettoyage.
Elle n’a rien vu… jusqu’à ce matin.
Le soir, elle a profité d’une couverture parfumée, toute fraîche, a récupéré joyeusement ses jouets et s’est endormie du sommeil du juste.
Mais ce matin…
Lorsque je suis sortie de la salle de bain, elle m’attendait sur le tapis du couloir, raide comme la Justice.
– Ah… tu as déjà remarqué… Ne t’inquiète pas, ce qui manque te sera rendu dans la journée…
Je me suis installée à mon ordinateur, mais mon Mogwaï n’avait pas fini d’en découdre.
Elle est allée à l’endroit où se trouve d’habitude son panier, à deux pas de moi, a flairé le sol et s’est immobilisée en me lançant une nouvelle fois le même regard courroucé.
– Il va revenir, ton panier, Pomme… Il était sale…
Elle a quitté le bureau en signe de protestation.
Un peu plus tard, lorsque mon Capitaine lui a proposé de sortir, elle ne s’est pas fait prier.
Quelques minutes plus tard, ils remontaient tous les deux… avec le précieux bien.
Mon Capitaine, qui voulait lui redonner un peu de volume en le tapant un peu a eu toutes les peines du monde à reprendre le panier de l’affectueuse étreinte de Pomme.
A la seconde où il a été posé par terre, elle s’y est installée avec l’un de ses jouets préférés, reprenant possession de son bien voluptueusement.
A mon avis, elle ne va pas l’abandonner souvent dans la journée…
Sait-on jamais: le doux parfum qu’il dégage désormais pourrait nous donner envie de nous l’attribuer!
Martine Bernier