Mon fils aîné a pris goût à un nouveau loisir depuis quelques semaines: il est devenu chasseur de morilles à ses moments perdus.
Et lorsque la récolte a été bonne, il nous envoie des photos avant de nous les apporter pour les soumettre à l’oeil approbateur de mon Capitaine qui compte l’accompagner prochainement.
En fin de semaine, il m’envoie ceci la photo d’un énorme champignon.
Une trouvaille démesurée qu’il s’est empressé de photographier plusieurs fois en rentrant chez lui, de façon à nous donner une idée de sa taille.
Il était si content de son trophée chapeauté que c’en était très drôle.
La dernière photo qu’il m’a envoyée a cependant donné à la conversation un ton très différent.
Afin de nous donner une meilleure idée de la stature de la morille, il l’a une dernière fois prise en photo à côté d’un objet qui me parle: un livre.
Et pas n’importe lequel…
J’ai reconnu l’un de ceux que j’achetais d’occasion dès que j’avais deux sous, alors que j’étais jeune ado, un livre de la collection Marabout Junior.
Le sceptre et la couronne… la première fois que je découvrais la vie de Catherine de Russie…
Souvenirs, souvenirs!
J’en ai parlé avec lui lorsqu’il est venu nous voir :
– J’avais oublié que je te les avais donnés! C’est une formidable surprise de les revoir: je n’imaginais pas que tu les avais chez toi et, surtout…. que tu les avais gardés!
– Si, bien sûr! Tu m’avais dit que ce serait pour les petits-enfants, donc je les ai conservés. J’en ai même relu plusieurs quand j’avais 20 ans.
O merveille!
Mes premiers trésors sont entre de bonnes mains!
Nous avons longuement parlé de ces livres de ce qu’ils représentaient pour moi et désormais pour lui, débouchant sur plusieurs conversations différentes.
Sans oublier de nous extasier comme il se doit sur sa récolte quasi miraculeuse, bien sûr!
Martine Bernier