Allez savoir pourquoi, j’ai toujours eu un faible pour Charlemagne.
Savoir qu’il avait encouragé l’enseignement alors que lui-même ne savait pas écrire m’a marquée.
Il ne savait pas écrire donc, mais lisait couramment, a-t-on coutume de dire.
Lors de mes études de psychographologie, j’ai eu l’occasion d’étudier son sceau.
Au début, comme la plupart de ses sujets, il signait d’une croix.
Puis, son moine conseiller Eginhard aurait créé le monogramme Karolus.
Mais il était compliqué d’apprendre à le tracer…
Les historiens pensent donc que l’empereur signait d’une croix et que ses conseillers lettrés traçaient ensuite le monogramme complétant sa signature.
Je n’étais pas très attirée par son côté conquérant, mais son rapport au savoir a suffi à me séduire.
On le sait, Charlemagne est mort en 814.
Mais même après son décès, ce qui lui est arrivé m’a marquée.
Il semblerait que les manuels d’Histoire scolaires oublient aujourd’hui d’en parler…
Or, ces anecdotes étonnantes marquent l’imagination des enfants et leur permettent souvent de ne pas oublier les personnalités historiques, bien plus que leurs faits de guerre.
Le corps de Charlemagne a été embaumé, vêtu de ses atours royaux.
On lui a posé la couronne sur la tête, et glissé le sceptre dans la main.
Puis il fut placé en position assise sur un trône de marbre.
Et ne croyez surtout pas que cette exposition fut momentanée.
Non.
Il resta là durant… quatre siècles.
En 1215, l’empereur d’Occident, Frédéric II, se décida finalement à déplacer le corps de son prédécesseur, qui était toujours en excellent état.
Il fut déposé dans un cercueil d’or et d’argent, puis inhumé dans la cathédrale d’Aix-la-Chapelle, en Rhénanie.
Martine Bernier