Ce lundi, Aurélien passait la soirée avec nous.
Dès son arrivée, je lui ai montré triomphalement le livre que nous n’arrivions pas à retrouver la semaine dernière.
Nous avions examiné ensemble avec beaucoup d’attention la bibliothèque des enfants et non… son livre « Au feu les pompiers! » qui fait partie de ses préférés avait disparu.
Dans la semaine, j’ai cherché encore et encore.
Jusqu’à dimanche soir où j’ai vidé les rayonnages pour examiner les ouvrages un à un.
Ce lundi signait donc le grand retour du livre perdu.
Toute la soirée a été orientée autour de la musique.
Livres audio, jeux, comptines nouvelles à lui apprendre…
Il chantonne tout le temps, avec une préférence pour Petit Papa Noël et quelques autres.
Au retour de son papa, celui-ci me dit que, à la maison, quand il n’est pas content, notre petit bonhommet le fait savoir haut et fort.
Ce qui est plutôt normal à deux ans!
Je le regarde qui joue innocemment à côté de moi et qui s’est une fois encore comporté en bambin idéal.
– Aurélien? Papa Noël, il vient d’où?
– Du ciel!
– Et qu’est-ce qu’il apporte?
– Des jouets!
– Et il les donne aux enfants qui ont été…
– … zentils!
– Et toi, tu es toujours gentil avec papa et maman?
– Oh non!
Il secoue la tête et fronce légèrement les sourcils, comme s’il était très mécontent de son propre comportement.
– Ah bon? Qu’est-ce que tu fais quand tu n’es pas gentil?
– Aurélien fâche! Fort!
Il me fait fondre… mais je lui fais les recommandations d’usage.
Un peu plus tard, son papa se lève en annonçant qu’il est temps de partir.
Et, pour la première fois, le petit proteste, se blottit dans mes bras histoire de montrer qu’il veut rester encore un peu.
Son papa, très doux, le raisonne et veut lui mettre sa veste, ce qui a pour effet de le faire filer en protestant.
Quelques instants plus tard, il accepte que je la lui mette, et il repart dans les bras de son papa, avec, serré contre lui, un calendrier de l’Avent presque plus grand que lui, offert par son Papyno.
Sur le pas de la porte, mon fils me confie en riant:
– Aujourd’hui, à la maison, il a été un peu difficile. A la fin, sa maman a dû se fâcher et l’a isolé dans sa chambre en lui disant qu’il reviendrait quand il serait calmé. Tu sais ce qu’il a fait?
– Non?
– Il lui a dit: « Je vais le dire à Mamitine et Papyno! »
Bien longtemps après leur départ, j’en riais encore…
Comment, si petit, peut-il dire des choses pareilles?
Martine Bernier