Les choses se passent rarement comme on le prévoit, vous avez remarqué?
J’apprends avant-hier soir qu’un contretemps vient bousculer mon emploi du temps prévu et qu’un article m’est commandé.
En urgence puisque, si j’attends la fin des vacances de Noël pour bouger, je risque de mettre toute la rédaction dans la panade.
Je n’ai donc pas d’autre alternative que de faire ce que j’ai à faire ce vendredi.
Pour me laisser oeuvrer, mon Capitaine et nos deux visiteuses mettent le cap sur Evian.
Je peux travailler tranquille.
Enfin… à peu près.
Car, en quelques heures, Pomme et Belle ont appris à se connaître.
Fini la timidité des premières heures, la défiance, la réserve.
Non, cette fois, Belle, qui est une jeune chatte de 9 mois, a compris que Pomme est la reine des bichons havanais, bonne pâte et hyper gentille.
Et toutes deux sont en mode jeu…
Mon travail est donc égayé par les pitreries des deux complices.
Dans l’après-midi, mes interviews terminées et mon texte bien entamé, je décide de m’interrompre et de préparer quelques biscuits de Noël pour le retour des filles et de mon Capitaine.
Je suis donc dans la cuisine, à aligner soigneusement des morceaux de pâte sablée lorsque je vois arriver en trombe un chat poursuivi par un chien.
Ils courent autour de la table, manquent de me faire tomber et repartent aussi vite qu’ils sont arrivés.
Je ris toute seule…
Quelques secondes plus tard, rebelote, mais, cette fois, c’est Pomme qui est poursuivie par le chat, aussi rapide qu’un guépard.
Pomme jappe, a l’air de s’amuser comme une petite folle, et Belle n’a plus rien de la visiteuse pudique du premier jour!
Ce n’est plus un appartement, c’est Indianapolis!
Elles quittent la cuisine en quatrième vitesse, foncent dans mon bureau… où j’entends le bruit d’un objet qui tombe avec fracas.
En arrivant dans le hall, je découvre le tapis de l’entrée roulé en boule dans un coin, signe du passage des coureurs.
Et dans mon bureau, un objet en bois, heureusement incassable, confirme leur intrusion.
– Hé, ho! On se calme, là!
Je les retrouve dans le salon, assis presque côte à côte.
Pomme affiche un air piteux, Belle une moue vexée et absente.
Ils sont hilarants…
Dans la nuit, même topo.
A peine suis-je couchée que le chat arrive en trombe dans la chambre et se couche au bout du lit sous l’oeil indigné de Pomme qui, elle, n’a pas le droit d’y monter.
– Bon… C’est exceptionnel. Nous allons laisser la porte entrouverte pour que Belle puisse quitter la chambre si elle veut. Et maintenant, vous dormez!
Dans la nuit, le chat a disparu, sans doute parti au salon.
Je me lève pour me rendre dans la salle de bain, Pomme sur mes talons.
Et, lorsque je reviens dans la chambre, je ferme machinalement la porte.
Chose à ne pas faire: aussitôt, des miaulements me rappelent à l’ordre!
Le chat veut revenir!
Je m’exécute et me rendors.
Jusqu’à 7 heures où je réalise qu’un chat qui n’a plus envie de dormir aime reprendre ses activités là où il les a laissées la veille.
Elle a décidé de jouer.
Et pour cela, elle a besoin de Pomme.
En mode joie matinale, elle lui saute sur la queue, ce qui a pour effet de sonner le départ de la deuxième manche de la course à travers le Nid.
La journée commence!
Martine Bernier