Maigret…
Combien sommes-nous à le considérer comme un personnage mythique de la littérature et, depuis des années, des feuilletons télévisés?
Pour ma part, j’ai tous les livres de Simenon et je les ai tous lus, depuis très longtemps.
Côté TV, j’ai de vagues souvenirs de Jean Richard et de Jean Gabin prêtant leurs traits au commissaire.
Mais, surtout, l’image de Bruno Cremer s’impose à moi, étroitement associée au personnage.
Parallèlement à tout cela, j’aime beaucoup les polars anglais qui sont ceux que je préfère au niveau de l’écriture, de la psychologie des personnages, des décors, de l’atmosphère.
Deux mondes bien distincts: Maigret le commissaire français et l’univers de Scotland Yard.
Quand mon Capitaine m’a proposé de regarder le premier épisode d’une nouvelle série de Maigret, dimanche soir, j’ai eu comme un doute en m’apercevant qu’il s’agissait d’une production anglaise.
Doute encore un peu plus prononcé lorsque j’ai compris que le rôle principal était confié à Rowan Atkinson, le désopilant Mr. Bean.
Mais nous avons regardé.
Comme je m’y attendais, l’épisode était très bien réalisé, bien joué, très soigné.
Et j’ai découvert que Rowan Atkinson est un très bon acteur, y compris en dehors du registre comique.
Mais il me faudra du temps pour reconnaître en lui le personnage de Maigret.
Ce qu’ont probablement pensé les téléspectateurs à l’époque où Bruno Cremer a repris le rôle… qu’il a très vite habité et marqué de sa personnalité.
Celui que nous avons suivi dimanche semble plus fragile, plus proche de sa femme (Lucy Cohu, qui nous offre une délicieuse Mme Maigret), plus silencieux presque désabusé.
Je pense que je vais reprendre le premier des romans que lui a consacré Simenon pour voir comment il campait le personnage.
Car la référence ultime est bien lui, et non pas les acteurs que nous avons aimés…
Martine Bernier