C’est une phrase laissée sur un réseau social par une amie qui m’a fait réfléchir.
Nous connaissons tous la fameuse expression: « faire entrer le loup dans la bergerie ».
Certains disent qu’elle nous vient de la Bible.
A l’époque de son apparition, il y a plus de 2000 ans, elle faisait référence à Satan ou au diable, selon les écrits provenant du nouveau ou de l’ancien testament.
D’autres estiment que la phrase est apparue au XVIIe siècle et faisait référence à l’apparition d’une sorte de trouble-fête, nous dit-on sur le site des expressions françaises, « à savoir une personne créatrice de problèmes ».
Depuis, même en connaissant la phrase, nous avons tous une fois ou l’autre fait confiance à un être qui se glisse dans notre vie, qui se fait passer pour un doux mouton ou une tendre brebis… et qui se révèle être un prédateur.
En clair, nous nous sommes tous « fait avoir », selon une autre expression, très pragmatique celle-là.
Bien sûr, nous avions été mis en garde par d’autres, au regard plus clair.
« Méfie-toi, cette personne ne vous attirera que du malheur… »
Mais il se fait que ceux qui sont exposés à ce genre de rencontre ont la fâcheuse tendance à se dire que chaque être humain mérite sa chance, que tout le monde peut évoluer, quel que soit son passé, son attitude et les boulets qu’il traîne derrière lui.
D’ailleurs quelquefois… c’est le cas!
Mais il arrive aussi que ceux qui nous conseillaient de passer notre chemin et de protéger la bergerie avaient raison.
Et peu à peu, le loup qui s’était déguisé en agneau laisse apparaître ses dents, son projet.
Comme le loup est rusé, il a le réflexe de ré-enfiler son déguisement d’agneau dès que quelqu’un s’interroge sur son attitude, allant jusqu’à faire passer le berger pour un monstre.
Lorsque la bergerie est dévastée, le loup s’en va, emportant parfois avec lui ce qui peut lui servir.
Et laissant derrière lui un sentiment de révolte, d’injustice et de dégoût commun à tous ceux qui ont vécu l’expérience.
Le tout est alors de se demander… comment le berger et les brebis survivantes vont-elles pouvoir se relever, se guérir, faire le deuil de ceux qu’ils ont perdus et de ce qu’ils avaient construit depuis tant d’années?
Au cours de ces derniers mois, plusieurs personnes m’ont confié leurs expériences dans le domaine…. proches de la mienne.
Toutes ont comme un trou, une immense blessure béante dans leur coeur, dont elles parlent rarement.
Mais j’ai aussi appris à leur contact que le triomphe des loups est rarement durable.
Et qu’un jour, dans la bergerie tanière qu’ils construisent à leur tour, s’introduit un autre loup d’apparence angélique, qui leur ressemble beaucoup.
Qui repartira lui aussi après avoir piétiné leur existence.
Le cycle de la vie…
Je ne suis pas sûre que ce soit consolant, notez.
Le comble, c’est que, dans le monde animal… j’ai toujours aimé les loups.
Martine Bernier
4 réflexions sur “Les bergeries ne sont pas faites pour les loups”
Chère Madame,
Je viens de finir la lecture de votre texte et j’en ai les larmes aux yeux: en quelques lignes vous venez de résumer ma vie. je me reconnais dans chaque mot… si vous saviez combien vous m’avez fait du bien…
Merci et bravo pour votre blog auquel je suis fidèle
Chloé
Comme c’est finement observé, tragiquement ressenti !
Comme les Troyens par le passé, nous subissons de certain de nos proches, qui se sont infiltrés dans notre cercle privé, des attaques d’autant plus destructrices qu’elles nous font culpabiliser.
S’en défaire est encore plus difficile que les agressions proprement dites car ces êtres néfastes ont tissé des toiles qui lorsque qu’on veut les rompre entraînent des morceaux de nous même.
Il faut un long travail de retrait, de désensibilisation qui laisse des cicatrices qu’on ne peut pas oublier …
Lorsqu’on se rend compte de l’intrusion d’un tel être dans sa vie, ou dans celle de sa famille proche, après toute une période durant laquelle on a refusé de reconnaitre la félonie de l’importun, on se persuade d’être assez fort pour rétablir la situation. On se dit que cela va s’améliorer, on favorise même son installation en pensant naïvement que l’indésirable en tiendra compte pour se bonifier. Mais rien n’y fait, car le crampon a sa logique, elle n’est la nôtre. Il a une haute opinion de lui même et dédaigne les autres. Il est un orgueilleux égoïste et malfaisant qui n’a que faire des morales qu’on tentera de lui faire comprendre.
Il est néfaste au même titre que le pervers narcissique qui souffre du même mal.
Il n’y a rien que l’on puisse faire, sinon s’enfuir, s’éloigner le plus rapidement possible des ces personnes nuisibles.
Waouw, quel texte !!!!
L’expression des loups qui rentrent dans la bergerie est bien reelle…
c’est magnifiquement argumenté.