Depuis hier soir, le vent souffle en tempête sans vouloir se calmer.
Durant la nuit, des bruits inhabituels provenaient de la terrasse, et le souffle ne se calmait pas.
Au petit matin, mon premier geste en entrant dans mon bureau a été de regarder par la fenêtre.
L’arbre que mon Capitaine a fait pousser à partir d’un noyau, et qui est aujourd’hui plus grand que moi, a comme d’habitude été la première victime
Bien qu’il soit arrimé, il était renversé dans une triste position.
Je l’ai redressé, suivie de Pomme, à la fois curieuse et méfiante.
Car le vent soufflait toujours… un vent presque chaud.
Je m’apprêtais à regagner mon bureau lorsqu’une bourrasque plus puissante que les autres nous a surprises.
D’un coup d’oeil, j’ai vu l’arbre retomber… et Pomme, épouvantée, faire un bond de kangourou avant de se précipiter à l’intérieur.
J’ai relevé l’arbre une deuxième fois, et je l’ai coincé comme j’ai pu pour lui éviter une autre chute.
Puis j’ai été rejoindre Pomme après avoir difficilement refermé la porte-fenêtre.
Elle était blottie dans son panier.
Tête appuyée sur le bord de son refuge sans une position nonchalante, elle me suivait des yeux sans bouger d’un millimètre.
– Hum. Tu n’aimes pas beaucoup le vent, toi… Voyoute, va! Tu m’as abandonnée à mon sort!
J’ai eu droit à un regard que j’ai traduit comme étant compatissant, mais sans plus.
Depuis, alors que j’écris, la tempête fait rage, l’arbre est à nouveau renversé… et mon Mogwaï suit les événements sans bouger, soulevant les sourcils au rythme des rafales…
Martine Bernier