Sont-ils des hommes?

Vous l’avez sûrement remarqué: il est rarissime que j’écrive ici un texte en rapport avec l’actualité.
Je l’ai souvent dit: ce n’est pas le lieu pour le faire, Ecriplume n’ayant pas la vocation d’être un site d’information.
Il m’arrive souvent d’avoir envie de réagir, mais je m’abstiens.
Même si, à chaque drame que vit notre société, je suis, comme chacun de nous, atterrée.

Ca a été le cas hier matin où, en allumant mon ordinateur, j’ai reçu sur ma boîte mail les titres de l’actualité du jour.
Avec, en tête d’affiche, l’attentat de Manchester.

Et une fois encore, les mêmes questions.
Comment imaginer qu’un personnage de 22 ans se soit dit, hier matin: c’est le grand jour, je vais aller me faire exploser là où je suis sûr de trouver un maximum d’enfants et d’adolescents.
Comment se fait-il que ces kamikazes acceptent le fait que leur passage sur terre n’aura servi à rien d’autre qu’à semer le malheur?
Sont-ils vraiment des hommes?
Est-on un homme lorsque l’on semble n’avoir aucune conscience?

Il m’est impossible de comprendre ce qui pousse quelqu’un à se figer sur ce genre d’idée fixe, sans la moindre empathie ou compassion pour les autres.
Comment peuvent-ils imaginer qu’en commettant leurs atrocités, ils imposeront leur volonté changeront en profondeur la façon de vivre des peuples qu’ils haïssent?

Je suis comme tout le monde, chaque attentat laisse en moi une douleur, une tristesse infinie.
Et depuis hier, je pense à ces enfants, ces jeunes et ces adultes brisés, à ces familles plongées dans l’horreur.
Que l’on puisse viser des enfants est le comble de l’horreur…

Un peu partout grandissent d’autres enfants, d’autres jeunes, qui ont tous besoin de la même chose: qu’on leur donne suffisamment d’amour pour les rendre confiants, qu’on leur inculque le goût de la vie, le sens des valeurs humaines, le respect des autres et l’envie de construire, de vivre.
Je suis bien placée pour savoir qu’il arrive que des années consacrées à un être peuvent ne servir à rien.
A chaque attentat de ce genre, je pense aux parents de ceux qui ont commis ces crimes.
Eux qui, lorsqu’ils ont élevé leurs enfants en leur donnant, j’imagine, le meilleur d’eux-mêmes, n’imaginaient sans doute pas qu’un jour, ils deviendraient ce qu’ils sont devenus…

Martine Bernier

 

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