Avant que nous ne déménagions, mon Capitaine et moi avons dressé quelques plans sur la comète.
Il a recueilli mes voeux et mes rêves, ceux que je caresse depuis toujours avec, jusqu’alors, la certitude qu’ils ne se réaliseraient pas.
Parmi eux: créer un jardin de roses anglaises et élever quelques poules d’ornement.
Et pas n’importe lesquelles: je sais exactement celles j’aimerais accueillir.
Des envies qui me sont venues au fil des reportages que j’ai pu faire, des expériences que j’ai pu vivre.
Il m’a simplement dit qu’il s’agissait de rêves faciles à réaliser… puis nous nous sommes concentrés sur le déménagement.
L’emménagement avance pas à pas, mais est loin d’être terminé.
Hier, alors que nous étions dans une grande surface, j’ai voulu voir l’animalerie.
Beaucoup de choses me heurtent dans ce genre d’endroit: les rongeurs entassés, sans énergie, évoluant dans des conditions qui ne leur correspondent pas, un cacatoès solitaire cloîtré seul dans une cage…
J’ai rapidement quitté la partie animaux vivants et nous nous sommes dirigés vers la jardinerie.
Et là… nous sommes arrivés sur l’espace poulailler.
Et plus particulièrement sur les poules et pintades elles aussi en attente d’être vendues.
Dans l’un des petits enclos se trouvaient quelques poules naines parmi lesquelles deux des races que je souhaite.
J’ai littéralement fondu (au sens figuré, hélas) en les voyant, en découvrant qu’elles n’étaient pas farouches.
En sortant, j’étais ravie de savoir qu’il ne faudrait pas aller bien loin pour les acheter.
Nous avons quitté le magasin avec deux rosiers et… un rouleau de grillage que mon Capitaine a acquis.
Dans l’après-midi, je l’ai très peu vu.
Au lieu de travailler dans la maison comme nous le faisons encore, il a passé beaucoup de temps dans l’une des petites dépendances, située dans le jardin.
Le soir, la dépendance en question était nettoyée, ses accès complètement sécurisés, et le rouleau acheté le matin était transformé en grillage bien hermétique.
Le bout du jardin était devenu un vaste espace clos doté d’un poulailler « en dur » confortable à souhait.
Mon Capitaine m’a dit:
– Il ne reste plus qu’à terminer le grillage en le fixant avec quelques fils de fer comme j’ai commencé à le faire et, demain, les poules seront là!
Je n’aurais jamais imaginé que cela irait aussi rapidement!
Dans la réalisation des rêves, mon Capitaine est une sorte de magicien…
Martine Bernier