Depuis deux semaines, mon Capitaine et Luc, son ami maçon, travaillent de concert pour préparer les soubassements de notre future véranda.
Alors que je repassais à l’étage, dans le dressing, face à la fenêtre qui donne sur le jardin, je réalise qu’ils ont creusé une tranchée énorme dans laquelle ils évoluent casqués, selon les normes de sécurité en vigueur.
Dans mon coin, je souris: soit nous sommes attaqués par une taupe géante, soit… c’est Verdun dans le jardin.
Quelques heures plus tard, la tranchée est rebouchée et les deux compères ont été jusqu’à replanter le massif de lavande et la vigne grimpante qui ont été déplacés.
Plus tard, en parlant avec mon Capitaine, je remarque:
– J’espère qu’il n’y aura pas de problème avec l’obtention du permis de construire…
Réponse de mon Capitaine:
– Ca ira. Et si nous ne l’obtenons pas, et bien… on pourra dire que nous aurons une terrasse magnifique!
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– Je n’aime pas le coussin que tu as acheté.
Agacée, je riposte:
– C’est fini, oui! Tu n’arrêtes pas de critiquer!
– Donc, je ne peux pas dire ce que je pense?
– Si, mais pas sans arrêt pour me dire que tu n’aimes pas!
Ma géante et néanmoins tendre moitié s’approche de moi, enjôleuse:
– Bisou?
– Certainement pas. Tu m’agaces, donc pas de bisou! Et recule ou je t’accuse de harcèlement!
Il glousse, hilare, puis prend une mine suppliante pour ajouter:
– Mais… je t’aime tellement, moi…
– Hé bien, vu la manière dont tu n’arrêtes pas de me taquiner, qu’est-ce que ce serait si tu ne m’aimais pas!
Léger soupir de mon Capitaine qui lève les yeux au ciel:
– Ah la la… Ce serait horrible.
Un peu plus tard, je termine le dressage du lit de la deuxième chambre d’amis.
– Tu aimes la couleur des draps?
Il jette un coup d’oeil, me regarde, et répond comme un bon élève:
– Oui!
Je n’ai pas cherché à savoir si c’était vrai…
Martine Bernier