Comme mon Capitaine l’a souligné dans un commentaire posté suite à l’un des articles de cette semaine, la véranda commence à devenir accueillante.
Surtout depuis qu’il a installé un canapé d’angle de jardin en début de semaine.
Jeudi, ce dernier a été inauguré, recevant pour la première fois des amis.
Nous y avons passé de longues heures à refaire le monde, découvrant le plaisir de profiter de cet endroit privilégié avec vue sur le jardin, l’enclos des Quatre Grâces et sur les dizaines d’oiseaux qui profitent des mangeoires.
Parmi nos convives se trouvait le maître d’oeuvre de la véranda, notre ami maçon qui a fait d’elle un lieu chaleureux et beau.
Je lui ai montré les photos que j’ai prises discrètement depuis notre arrivée dans la maison.
Elles retracent notamment chaque étape de la construction de cette véranda.
Ces clichés témoignaient du chemin parcouru.
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Mais c’est ce week-end que la pièce a réellement pris vie…
Samedi après-midi, pendant l’absence de son papa et de mon Capitaine, Aurélien, 3 ans, et moi, avons investi les lieux pour y jouer.
Il avait gelé la nuit, mais le soleil brillait à tel point qu’aux moments les plus chauds de la journée, le thermomètre affichait une température de 28° dans la véranda.
Un avant-goût de ce qui nous attend cet été!
Nous nous lançons dans l’un des jeux préférés d’Aurélien: la course de voitures.
Pour cela, nous en prenons une, il se place de l’autre côté de la pièce et nous nous l’envoyons l’un et l’autre en la faisant rouler le plus vite possible.
Au bout de quelques instants, je décide de pimenter le jeu.
Alors que la voiture dérape et va se nicher dans un petit tapis poilu, je déclare:
– Oh! Le bolide a quitté la route et est rentré dans la forêt magique.
– La forêt magique?
– Oui, elle est habitée par des lutins et des fées.
Le petit examine le tapis de plus près et termine son inspection ravi:
– Oui! C’est dangereux la forêt magique?
– Non, pas du tout: les lutins passent leur temps à jouer et les fées à organiser des fêtes et à danser…
Nous reprenons le jeu et cette fois, la voiture dérape vers le paillasson où trônent nos deux paires de chaussures.
– Mamitine, c’est quoi, là?
– C’est la Forêt des Chaussures!
– Oui!
Il baisse la voix et chuchote:
– Il faut faire très attention de ne pas réveiller le fantôme…
– Houlà, oui, le fantôme qui y dort… Heureusement, il y a les gardiens de la forêt, juste là…
Je lui montre les pantoufles de son papa, oubliées devant le paillasson.
Ravi, mon petit complice continue à jouer.
Au fil du jeu, une deuxième carpette provisoire devient « La forêt plate » où vit une guêpe géante, la table basse se transforme en « Forêt Blanche » où vit le fantôme frileux, le pan de mur à gauche de la porte de la cuisine devient « La Montagne de Peter Pan » tandis que le pan de droite, à éviter à tout prix, est « La Montagne du Capitaine Crochet ».
Notre jeu est passé de simple course à véritable périple dans un monde enchanté…
Comme nous avons vue sur les oiseaux qui nous entourent nous sommes transportés dans un autre monde.
– Mamitine, tu as peur de la guêpe géante?
– Ouiiii, horriblement! Il ne faut surtout pas la réveiller!
Il court vers moi pour me rassurer:
– J’ai mis un chasseur de guêpe dans la forêt!
– Ouf! Nous sommes sauvés!
Nous avons joué plus d’une heure avant qu’il ne me demande de retourner au salon.
Installé dans le canapé, Aurélien pose son bras autour de mon cou et me dit:
– C’était bien, hein, Mamitine?
– Oui, c’était vraiment bien!
– Maintenant je prends l’hélicoptère de sauvetage et on va sauver Mc Queen! Elle est où la mer?
Et le canapé devient un océan capricieux sur lequel flotte une coquille de noix contenant une minuscule voiture égarée… tandis que l’emballage vide d’un paquet de mouchoirs en papier est transformé en prison pour voiture ingérable.
Le soir, alors que je suis couchée, la porte de la chambre s’ouvre:
– T’inquiète pas, Mamitine, je suis là!
Martine Bernier