La dernière balle

Augustin Trébuchon

Dimanche, 11 novembre, notre village se mettra au diapason national pour commémorer le 100e anniversaire de l’armistice de 14-18.
Ces derniers jours, il a beaucoup été question d’Augustin Trébuchon, qui serait le dernier soldat français à avoir été tué au combat… le jour de l’armistice.
Il serait mort quelques heures à peine après la signature,  mais l’Armée a préféré antidater l’événement pendant longtemps, laissant penser que le pauvre homme avait perdu la vie le 10 novembre.
Ce berger de Lozère était engagé volontaire.
Et ce jour-là, comme il était agent de liaison, il était chargé de porter un message indiquant aux combattants qu’ils devaient repartir vers l’arrière où la soupe serait servie à 11h30.
C’est en se chargeant de cette dernière mission bien dérisoire que le pâtre de 40 ans été tué d’une balle en plein front.
Dix minutes après sa mort, les cloches du village voisin de Dom-Le-Mesnil sonnaient à toutes volées pour annoncer la fin de la guerre…
A chaque fois que j’entends cette histoire, je me pose la question.
Comment se fait-il que, dans les lignes adverses, un homme ait tiré?
Ignorait-il que la guerre était terminée, ou n’a-t-il pas tenu compte de la nouvelle?

Martine Bernier


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