
Aurélien farfouille dans un des coffres placés à l’intention des enfants et contenant un joyeux bric-à-brac.
Il y trouve apparemment son bonheur car il court vers moi avec un petit paquet coloré encore emballé qu’il s’empresse de me mettre sous le nez:
– Mamitine! On joue avec ça?
– Mmm… c’est quoâ, « ça »?
– De la pâte à modeler!
Je regarde le paquet et constate:
– Oui. De la pâte à modeler qu’il faut ensuite cuire au four…
– Super! Comme ça on pourra garder ce qu’on fait!
– Et qu’est-ce que tu aimerais faire?
– Le dinosaure vert avec les ongles jaunes!
Va pour le dinosaure.
Nous sortons les petits boudins colorés et constatons très vite qu’ils sont nettement moins faciles à modeler qu’une terre habituelle.
Mais ce qu’Aurélien veut… Mamitine le veut!
D’autant que je suis encouragée.
Il prend le boudin vert, me le met en main et me dit:
– Vas-y, Mamitine, fais-le!
– Aaaaah mais non! On le fait ensemble! Je fais le corps et la tête, tu fais les pattes.
– Bon. Tu m’aides?
Au bout de quelques minutes, le dinosaure commence à ressembler à ce qu’il voulait.
De temps, en temps, quand il fait quelque chose de vraiment très bizarre, je lui lance notre phrase fétiche qui le fait éclater de rire et qu’il me renvoie dès que mon travail lui paraît mal fait:« Quoi c’est, CA??? »
Finalement, je lui tend le stylet:
– Voilà… c’est fini, tu peux lui faire les yeux et les narines.
– Mais… je ne sais pas!
– Qu’entends-je? Je suis sûre que tu n’as jamais fait des yeux et des narines de dinosaures. Non?
– Oui…
– Donc, tu ne sais pas si tu ne sais pas!
Il rit, prend le stylet, s’applique et me dit:
– Pendant ce temps, toi, tu fais les ongles et les « épines ».
Je regarde désespérément mes mains devenues vertes:
– Tu as vu mes mains? C’est déjà très moche en vert…
– Oui mais le reste, c’est orange! Ce sera mieux sur tes mains!
Je me résigne… et nous travaillons côte à côte avant d’apporter la bête à Papyno qui oeuvre en cuisine.
– Papyno, on peut le mettre au four?
Le dinosaure cuit pendant que nous dînons.
A sa sortie du four, Aurélien est content.
A tel point que, le lendemain matin, lorsque nous avons écrit la lettre au Père Noël, il a demandé… « de la pâte à modeler qui va au four ».
Chic.
Nous allons finir en schtroumpfs.
Martine Péters