
Depuis plusieurs jours, j’avais commencé à préparer Pomme moralement à l’idée qu’elle allait devoir prendre un bain dans les prochains jours.
A force de m’entendre en parler, elle a donc été plus ou moins consentante lorsque je l’ai invitée dans la salle d’eau, ce mardi matin, dans l’intention de lui donner une douche et un bon shampoing.
Connaissant l’asticot, j’avais prudemment refermé la porte derrière elle pour éviter de me retrouver seule face à mon pommeau de douche une fois l’eau à bonne température.
Pour la première fois en dix ans de vie commune, mon Mogwaï s’est laissé faire sans broncher.
J’ai pu la laver, la rincer, puis l’envelopper dans un grand linge de bain et l’emporter au salon sans devoir faire face à la moindre tentative d’évasion.
Elle affichait une mine désolée, visiblement consternée de devoir traverser par ce genre d’épreuve, à ses yeux inutile.
D’autant qu’il lui restait encore à passer par l’incontournable épisode du sèche-cheveux.
Un pensum qu’elle vécu sur mes genoux en poussant de longs « mmmmm » dont j’ignore toujours s’ils ont une fonction désapprobatrice ou s’ils sont une manifestation de bien-être.
Un coup de brosse et une récompense plus tard, Pomme réintégrait mon bureau et prenait place dans son panier, douillettement installée et recouverte d’une couverture.
Aujourd’hui, je m’interroge encore sur les regards qu’elle m’a lancés avant de s’endormir…
J’y vois un léger reproche du style… « tu m’as encore eue »!
Non?
Martine Péters