Mon bureau est à la fois mon lieu de travail et un véritable cabinet de curiosités.
Les enfants adorent y entrer et découvrir les objets souvent enfantins qui peuplent les rayonnages des bibliothèques qui s’y trouvent.
L’une d’elles en particulier fait l’objet de toutes leurs convoitises.
Dans un petit panier blanc se trouve ce que j’appelle pompeusement ma « collection de gommes ».
J’ai toujours aimé les gommes, c’est un fait.
Mais il y a longtemps que je ne les collectionne plus.
J’ai remarqué que le simple mot « collection » attire les enfants qui s’arrangent toujours pour ressortir de la pièce avec une ou deux gommes âprement marchandées.
C’est un jeu entre nous.
Je rajoute régulièrement de nouveaux spécimens qu’ils s’arrangent pour se faire offrir.
Ce que je ne savais pas, c’est que Pomme a elle aussi des coups de coeurs pour certains objets de cette étagère.
Mais comme elle ne peut pas m’en parler… elle tente une approche plus subtile.
Dans la semaine, j’écrivais lorsque j’ai vu mon Mogwaï s’approcher discrètement d’un rayonnage à sa portée sur lequel se trouvait un petit lapin en peluche.
Lapin qu’elle a aussitôt eu envie d’adopter.
Elle l’a regardé, reniflé, m’a jeté un coup d’oeil que j’ai fait semblant d’ignorer… et elle a fini par prendre l’oreille de la peluche entre ses dents, et par la tirer délicatement vers elle pour finalement s’éloigner à pas de loup avec son trophée.
Elle a été arrêtée par ma phrase:
– Dis donc, toi… tu te prends pour Arsène Lupin?
Elle s’est retournée vers moi, irrésistible avec son lapin pendouillant, tenu par l’oreille.
Quand elle a vu que je riais, elle a lâché sa proie et a filé en courant vers le hall où je l’ai retrouvée couchée sur le dos et agitant ses pattes avant en ouvrant grand la bouche comme si elle riait aux éclats.
Je l’ai gratouillée un moment et je suis allée remettre le lapin à sa place.
Mais connaissant Pomme… ce ne sera sans doute pas sa dernière tentative!
Martine Péters