Catastrophe sur pattes

Après avoir longuement cogité sur mes origines, je crois pouvoir assurer que je suis issue d’un croisement entre le Professeur Tournesol et Gaston Lagaffe.
Pendant de longues périodes, tout va bien.
Pas de distraction ou de maladresse à  l’horizon.
Et tout à coup, allez savoir pourquoi, je me transforme en catastrophe ambulante.
J’en ai fait ces jours-ci une double et brillante démonstration.
Dimanche. 
Je veux prendre quelque chose dans la petite armoire à pharmacie située dans la pièce des toilettes.
Et, comme à mon habitude, j’ai posé mes lunettes sur le sommet de mon crâne pour mieux voir ce que je cherchais.
Comment j’ai fait… je n’en sais rien.
Toujours est-il que mes lunettes ont déserté mon auguste tête pour effectuer un superbe plongeon dans les toilettes, parfaitement propres, Dieu merci.
J’ai les ai repêchées, ai couru jusqu’à la salle de bain, les ai lavées et désinfectées avant de les poser cette fois sur mon nez.

Lundi matin, il n’est pas 7 heures lorsque, toujours au lit, je prends ma tablette pour regarder les nouvelles de la journée.
Et là… un faux mouvement et je laisse tomber le stylet de mon iPad sous le lit.
Le hic… c’est qu’il n’y a pas de pieds à ce lit.
Si vous souhaitez récupérer quelque chose qui s’y trouve, il faut retirer le matelas, plonger entre les lattes… une immersion dans le monde du silence.
Là encore, heureusement que mon Capitaine n’était pas dans la pièce.
A côté du lit, Pomme me regardait.
Assommée, je lui ai rendu son regard en lui disant:
– Oh non… dis-moi que je n’ai pas fait ça…
Je me suis levée et j’ai démonté le lit.
Le stylet était là, mais il était impossible d’y accéder sans démonter le sommier.
J’ai donc décidé d’aller chercher l’aspirateur pour le pousser et le récupérer, le tout en faisant le moins de bruit possible pour ne pas déranger mon Capitaine.
Aussitôt dit, aussitôt fait.
J’étais en plein effort lorsqu’une voix a résonné derrière moi:
– Mais… qu’est-ce que tu fais?!

Autour de moi, il y avait un bichon atterré, deux duvets, des oreillers et un couvre-lit en pagaille, et un matelas déplacé, à moitié sur le sol et sur le lit.
Ce n’était plus une chambre mais un champ de bataille que contemplait mon Capitaine découvrant là son premier spectacle de la journée, avec, en point d’orgue, sa Moitié armée d’un aspirateur partant à l’assaut d’un lit démonté.
Je peux comprendre qu’il a dû me trouver un peu bizarre…
Cet homme bien ancré sur terre, n’est ni maladroit ni distrait.
Le spécimen qu’il a épousé reste donc pour lui un mystère.
Il est parti.
Même Pomme a déserté le terrain, préférant mettre de la distance entre elle et moi.

Lorsque nous en avons reparlé au petit-déjeuner où, malencontreusement, j’avais déplacé la nappe en me levant, mon Capitaine m’a lancé laconiquement:

– Destructor…
  

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