Comme beaucoup d’animaux, les poules ont horreur que l’on bouscule leurs habitudes.
Le moindre changement les stresse.
De nouvelles arrivées dans un groupe provoque l’agressivité, la présence d’une personne inconnue les rend extrêmement méfiantes et les pousse à s’éloigner, et un changement dans leur environnement les perturbe beaucoup, ce qu’elles expriment avec véhémence.
Un soir, après avoir fermé le poulailler pour la nuit, je m’apprêtais à rentrer lorsque mon Capitaine m’a demandé de l’aider.
Il souhaitait déplacer le petit poulailler d’appoint mis à leur disposition dans la journée, et utilisable pour le cas où il serait nécessaire d’isoler l’une de mes protégées.
Son but était de le déplacer de quelques mètres, sous le grand noyer, pour qu’il soit plus à l’abri des salissures des oiseaux.
Ce petit déménagement n’a pris que quelques minutes et quelques pas.
Le lendemain matin, lorsqu’elles sont sorties de leurs appartements, elles ont réalisé immédiatement que la maisonnette n’était plus à sa place.
Intriguées, elles ont cherché en caquetant, et ont fini par la trouver, revenant vers moi en courant comme pour me faire leur rapport avant de repartir.
Il n’y a pas d’herbe sous le noyer, contrairement au reste de l’enclos et du jardin en général.
Ce coin où le poulailler ambulant se trouve désormais dispose d’ombre, d’une haie où les poules aiment faire la sieste quand il fait chaud… et de la nurserie dans laquelle mon Capitaine fait « démarrer » les boutures de rosiers et autres petits arbustes avant de les replanter ailleurs.
Cette pouponnière végétale est irrésistible pour mes Boulettes qui adorent se percher sur les bords de son cadre en bois et, de temps en temps, chiper une jeune pousse quand elles pensent que nous avons le dos tourné.
A tout prendre, leur maisonnette est mieux installée là qu’ailleurs… et elles n’ont pas manqué de me le faire savoir en reprenant possession des lieux sans la moindre hésitation!
La plus belle des récompenses…
Martine Péters