Vous l’aurez compris: comme nous avons plus de temps libre, la Dame de Chiboz et moi faisons comme beaucoup d’entre nous… nous nous envoyons plus de messages encore que d’habitude.
Elle m’y raconte ses mésaventures, et celle de ce samedi m’a beaucoup amusée.
Dans un SMS matinal, elle m’explique qu’elle va me raconter son histoire de loup…
Si elle aime les loups au Canada, là où ils ont suffisamment de place et où ils ne s’attaquent qu’aux animaux les plus faibles, assurant par la même occasion un équilibre naturel, la Dame de Chiboz souffre d’entendre certains éleveurs Suisse expliquer que leurs troupeaux ont été décimés.
Elle en parle ce matin là avec son mari, puis part marcher une bonne heure dans la montagne qui l’entoure.
Tout à coup, elle entend une plainte terrifiante provenant de la forêt située au-dessus de l’endroit où elle se trouve.
Un son glaçant et plaintif qui l’interpelle.
« Alors, ma chère, cette fois-ci… tu fais quoi? »
Elle garde son sang-froid, empoigne ses jumelles pour chercher l’endroit d’où provient le bruit, ou du moins un indice…
Elle pense à un chien blessé lorsqu’une autre plainte qu’elle me dit ressembler à un « petit couac » la fait douter et lui fait lâcher ses bâtons de marche pour le cas où elle devrait faire face à l’ennemi.
Courageuse, ma chère Dame de Chiboz était prête à défendre chèrement sa peau…
Sauf que… ce n’était pas un loup mais… son mari qu’elle croyait sagement occupé à terminer la plantation de ses oignons.
Elle l’a interpellé : Hey, Michel… je ne suis pas en capuche rouge, aujourd’hui! »
Les rires que j’ai eus en la lisant ont fait écho aux leurs, qui ont résonné dans la montage.
Notre conversation s’est poursuivie quelques instants.
Désireuse de l’armer pour une éventuelle autre mauvaise rencontre, je lui ai expliqué que, pour ma part, quand j’ai peur, je chante!
Ce qu’elle a apprécié, à une nuance près:
– Très bonne idée, sauf que mon chant aurait été plus près de fameux « couac »! – Je comprends.. Il y a aussi le « J’vous préviens, j’ai pas peur et j’ai fait dix ans de karaté ». Pieux mensonge… encore faut-il que les loups comprennent le mot karaté…
Nous nous sommes quittées en riant, comme cela nous arrive souvent…
Martine Péters