Pas ces temps étranges que nous vivons, nos repères traditionnels se sont envolés.
Heureusement que le téléphone et Internet existent, permettant de conserver des contacts étroits avec tous ceux que nous aimons, sans quoi l’épisode serait très compliqué à vivre…
Après la longue dormance de l’hiver suivie de l’arrivée de cette pandémie, le jardin a commencé à renaître.
Les fleurs de printemps ont enchaîné leur floraison comme pour me faire rendre patience en attendant les premières roses.
Ces roses… je les guettais chaque jour…
Beaucoup de rosiers sont couverts de boutons, y compris certains que je n’espérais pas voir déjà fleurir cette année.
Mais j’ignorais laquelle de mes roses s’ouvrirait la première…
Elles ont été trois à le faire.
La première, la plus généreuse, la plus joyeuse, a été Susan Williams-Ellis, qui donne aujourd’hui plusieurs fleurs et une multitude de boutons…
C’est d’autant plus émouvant pour moi que, la première année de sa floraison, je me suis vraiment demandé pourquoi je l’avais acheté.
Ses fleurs étaient loin d’être parfaites, son parfum faible…
J’ai appris à l’aimer au fil de mois…. car il m’a accompagnée jusqu’à l’automne en fleurissant presque sans arrêt.
Cette année, il est donc le premier et s’est fait une beauté avant de s’ouvrir.
Ses roses blanches sont petites mais délicieusement chiffonnées, et son parfum me semble plus puissant que l’an dernier…
Blanche aussi ma délicieuse Winchester Cathedral qui a ouvert une rose magnifique, immaculée, légèrement parfumée…
Une valeur sûre…
Il y a quelque chose d’émouvant à voir ces deux rosiers éclore avant les autres.
Les rosiers blancs ne sont pas les plus spectaculaires de la roseraie.
Ils sont discrets, doux, apporte des touches de pureté à l’ensemble, mais ce ne sont pas sur eux que les regards se posent en priorité lorsque l’ensemble des roses sont ouvertes.
Ils semblent me dire: regarde-nous avant que les autres n’arrivent…
Un message confirmé par le fait qu’un troisième rosier blanc, Tranquillity est lui aussi sur le point de m’offrir une floraison abondante et très proche…
En dehors de ces perles, un autre rosier s’applique en ce moment à ouvrir sa première rose.
Comme s’il avait voulu se battre pour être le premier à le faire, mon bel Olivia Rose Austin, abondamment primé sur le plan international, et réputé pour sa beauté, sa résistance et son parfum, a donné une première fleur au ras du sol, ce qu’il ne fait jamais.
Pas encore vraiment ouverte, elle est pour le moment comme la première crêpe à la chandeleur, celle un peu ratée que l’on a fait alors que la poêle n’était pas encore assez chaude…
Mais cette première rose qui, comme ses soeurs blanches, ouvre la saison est pour moi un cadeau inestimable…
Tous ces rosiers sont signés David Austin.
En comptant le grimpant côté route, ceux sans nom qui se trouvent dans « l’Allée de la Vigne », et les trois nouveaux spécimens attendus dans les jours à venir, la roseraie compte pour l’instant 70 rosiers.
Les jours à venir s’annoncent prometteurs…
Martine Péters
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