Joie, bonheur…
Lorsque nous avons invité Pomme à se joindre à nous pour monter dans la voiture, elle a fait preuve d’un enthousiasme débordant!
Elle adore la voiture, aime voir défiler le paysage en se dressant contre la portière arrière pour mieux regarder par la fenêtre.
C’est ainsi qu’elle a reconnu le chemin qui menait chez… le vétérinaire.
Lorsque mon Capitaine s’est garé dans le parking de la clinique, j’ai vu mon Mogwaï se tasser.
Ce n’était pas exactement comme cela qu’elle avait imaginé la promenade…
Je lui en avais pourtant parlé le matin même, alors que je la brossais.
Aujourd’hui, jour de vaccin.
Mais au mot « vétérinaire », elle avait pris un air pincé et avait détourné le regard.
Ici comme ailleurs, les mesures d’hygiène et les recommandations sanitaires sont strictes.
Les clients entrent au compte-gouttes, avec là encore le classique arsenal des mesures préventives.
Ce virus a imposé sa loi en un temps record et sur la Terre entière… qui l’aurait cru il y a encore quelques mois?
Je suis rentrée seule avec mon Mogwaï qui a été immédiatement attirée par la présence de ce que j’ai presque pris pour… un ours.
Il s’agissait en réalité d’un chien énorme, noir et blanc, boule de poils démesurée à la bouille irrésistible.
J’ai appris par la suite, qu’il pesait… 90 kg.
Autant dire que s’il avait eu un caractère belliqueux, Pomme lui aurait servi de biscuit apéritif!
Mais il avait un caractère paisible, pataud.
Ses maîtres m’ont dit qu’il s’agissait d’un Terre-Neuve.
Ces merveilleux chiens, j’en ai connu quelques-uns dans ma vie, mais aucun n’avait cette taille et, surtout, ce poids.
Il m’a été confirmé qu’il devait impérativement maigrir sous peine de rencontrer un grave problème de santé.
Très intéressée par cet encombrant nouvel ami, Pomme tentait d’établir le contact en remuant timidement la queue.
Son interlocuteur a aussitôt fait pareil, à ceci près que ce simple geste, chez lui, a eu des conséquences inattendues, faisant voler tout ce qui se trouvait autour de lui.
Lorsque son tour est arrivé d’entrée dans la salle d’examen du vétérinaire, il a décidé qu’il n’en avait pas envie, freinant des quatre fers au moment de passer la porte.
Son maître le poussait par derrière tandis que son épouse le tirait par devant… sans obtenir le moindre résultat.
Le chien ne bougeait pas d’un pouce.
Notre vétérinaire est alors sorti de sa salle, s’est mis à côté du chien et, désignant la porte d’un signe clair, a dit fermement: Allez, debout, c’est là que ça se passe!
Le colosse a pris un air penaud et a obtempéré.
Pomme m’a regardée.
J’ai regardé Pomme.
Nous étions sur la même longueur d’onde, visiblement…
Voilà un homme qui sait parler aux rebelles!
Martine Péters