Mardi matin.
Durant le petit-déjeuner, je pose une question à mon Capitaine:
– Enfant, si tu avais eu l’idée d’enterrer une boîte dans laquelle tu aurais placé quelques objets dans l’espoir que quelqu’un la retrouve des années plus tard, qu’aurais-tu mis à l’intérieur?
– Je n’aurais jamais enterré de boîte.
– Oui, mais si tu l’avais fait?
Il bougonne, réfléchit, et finit par se laisser entraîner dans mon jeu:
– Une fronde.
– Ah, tu vois, quand tu veux!
– Et des bons points. En avoir cinq donnait droit à une image.
– Joli…
– Un caillou translucide de couleur verte… il y en avait beaucoup dans la région…
Lui qui ne voulait pas remplir sa boîte imaginaire, y a encore placé un grelot provenant du harnachement de l’une des mules de son grand-père, un canif, des sous percés datant de la Première Guerre Mondiale, une belle clé ornée… et des boutons.
– Des boutons?
– Oui. Comme je n’avais pas de jouets quand j’étais gamin, je prenais le sac de boutons de ma grand-mère, je l’emportais dans la chambre, et j’imaginais que ces boutons étaient mes troupes. Je les classais pas tailles, par couleurs… Et ceux qui étaient tout seul étaient les chefs! J’ai joué avec eux pendant des heures…
J’adore…
L’imagination des enfants d’autrefois était riche…
Je vais poser la même question à mon petit-fils à sa prochaine visite.
Je suis curieuse de savoir ce qu’il mettrait dans sa boîte.
M.P.