Vendredi soir, j’explique à mon fils et à son petit bonhomme que je vais avoir besoin de photos un peu particulières pour l’un de mes projets en cours.
Celles d’un petit garçon exprimant des sentiments divers.
Aurélien est d’accord pour tenter l’expérience, son papa n’y voit pas d’inconvénient… nous décidons donc d’organiser une séance photos pour le lendemain après-midi, alors que je serais seule avec mon petit-fils.
Le samedi, Aurélien est toujours partant, voire enthousiaste à l’idée de ce que nous allons faire tous les deux.
Nous montons dans une pièce où je peux disposer d’un fond neutre, et j’explique à mon modèle ce que j’attends de lui.
Je ne veux pas de « pose ».
Notre « shooting » doit mettre en scène un petit garçon naturel confronté à la peur, la colère, la joie, la tristesse etc…
Bref: nous allons faire du théâtre!
Très emballé, Aurélien donne le meilleur de lui-même, et je suis surprise de voir à quel point le résultat est bluffant.
Il joue sans excès, exactement dans le ton.
Une seule fois, il force sur une expression et je le taquine:
– Heu… c’était de la colère, ça? Tu as un sourire qui fait trois fois le tour de tes oreilles quand tu es fâché, toâ?
Il éclate de rire, ce qui me permet de le bombarder de photos que je pourrai classer dans la partie « joie ».
A chaque fois qu’un sentiment ne l’inspirait pas, j’inventais une histoire courte qui le mettait en condition.
Pendant vingt bonnes minutes, nous nous sommes amusés comme des fous.
Lorsque nous avons terminé, mon apprenti mannequin m’a dit:
– Tu sais, Mamitine, si tu as encore besoin de photos, moi je veux bien recommencer la fois prochaine: je vais m’entraîner!
Martine Péters