Ma vocation imposée

Ces derniers temps, Lune, la dernière de nos poules hollandaises, m’a clairement fait comprendre que si je veux pouvoir la porter, je dois lui laisser la possibilité de grimper d’elle même sur mes doigts ou ma main.
Au départ, cette convention nous convenait à l’une comme à l’autre.
Dès que quelque chose ne plaît pas à ce bel oiseau, il me le signale en vociférant bruyamment… ce qui est très drôle.
Comme sa cousine Kiwi et ma regrettée petite Neige, elle est adorable et dotée d’un caractère très affirmé.
Pour l’empêcher de m’imposer sa loi, je dois cependant lui faire comprendre que certaines limites ne doivent pas être dépassées.
Lorsqu’elle a réalisé que se promener perchée sur mes doigts était plaisant, elle a décidé d’améliorer ce mode de locomotion.
Pour ce faire, elle a escaladé mon bras pour finir sur mon épaule.
J’ai pu arrêter in extremis son ascension vers le sommet alors qu’elle se rapprochait de mon auguste crâne.
Matin et soir, lorsque je m’approchais d’elle ces derniers jours, le même manège se répétait: elle repartait à l’assaut de l’Everest avec la volonté bien affichée d’y installer son camp de base.
J’ai donc décidé de limiter nos échanges et de l’arrêter dans sa course à chaque fois qu’elle dépasse mon poignet.
Lune est têtue… elle insiste.
Je le suis aussi: je résiste.
C’est David contre Goliath et je n’ai aucune envie d’endosser le rôle de Goliath.
Il me reste à lui faire comprendre qu’il est hors de question que j’accepte de me transformer en perchoir de luxe ambulant…

Martine Péters

 

par

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *