L’opération est tellement complexe que nous l’avions reculée le plus longtemps possible.
Mais là, il n’y avait plus à discuter: à force de jouer dans jardin et dans la maison, Kali avait vraiment besoin d’un bain.
Connaissant l’asticot, son énergie, et son pelage blanc et noir duveteux et très fourni, j’avais enrôlé mon Capitaine pour qu’il m’apporte son soutien.
Samedi, en fin d’après-midi, nous sommes donc passés aux choses sérieuses.
Toujours adorable, Kali est entrée de bonne grâce dans la salle de bain et a accepté avec curiosité que je la mette dans la baignoire.
Elle a ensuite supporté aussi bien que possible le shampoing que nous lui avons donné, n’essayant qu’une ou deux fois d’échapper à cette épreuve déplaisante pour elle.
Puis est venu le moment de la sécher.
Le pire.
Trois grandes serviettes de bain et beaucoup de patience ont été nécessaires pour le premier séchage, sommaire.
Le plus dur était encore à venir: l’opération sèche-cheveux.
Depuis son arrivée, Kali a à son égard une réaction étrange.
Elle lui fait face dès que nous l’allumons, et semble vouloir « avaler » l’air qu’il dégage, ce qui rend le séchage assez compliqué.
Mon Capitaine est donc intervenu en douceur, tenant notre boule de poils en lui parlant doucement tandis que je séchais et brossais de mon mieux.
Le tout sous l’oeil de Pomme qui se tenait prudemment à l’écart de ces grandes manoeuvres auxquelles elle a momentanément échappé.
Une heure plus tard, Kali avait retrouvé sa beauté et un poil magnifique.
Depuis plusieurs mois, je l’habitue à être coiffée, brossée, ce qui n’est pas encore complètement gagné.
Mais nous n’avons pas le choix: elle n’a pas le même pelage que Pomme et demande beaucoup plus de soins, comme autrefois Benjie, ma tendre Bearded Collie, ou Scotty, ma petite Scottish Terrier.
Mon Capitaine et moi, en la regardant à nouveau transformée en peluche vivante bien proprette, avons eu la même réflexion: si Kali n’avait pas eu cette légère déformation de la dentition qui a incité ses éleveurs à ne pas la conserver comme chienne de concours et de reproduction, je n’aurais pas pu l’adopter.
Et elle aurait eu une vie bien différente de celle, très libre, qui est la sienne aujourd’hui…
Martine Péter