Dimanche matin.
La première question que me pose Aurélien en se levant est:
– Mamitine! On m’invente une nouvelle histoire aujourd’hui?
J’ai été très touchée.
La veille, il avait très peu joué sur la tablette, préférant notre univers loufoque aux jeux qui le fascinent souvent.
Je sais aussi par expérience que, comme tous les enfants, il se lasse assez vite d’une activité quand elle ne le passionne pas.
Et là… non seulement nous avions passé toute la journée de la veille à inventer des histoires, mais il en redemandait!
– D’accord! Mais cette fois, je prends moi aussi mon cahier de notes. Car l’histoire que nous allons inventer, je ne veux pas l’oublier.
– Tu vas en faire un livre?
– Pourquoi pas?
– Super!
Nous filons chercher nos cahiers et commençons à créer une nouvelle aventure: un mystère de Noël bien corsé.
De temps en temps, il file en courant chercher un accessoire, puis revient, discute la scène suivante, et nous enrichissons le récit pas à pas, comme la veille, en introduisant des rebondissements qui nous amusent.
Comme d’habitude, mon cahier est couvert de notes, de croquis, de plans et de cartes…
ce qui l’incite à faire la même chose.
Dessin, jeux et écriture sont étroitement mêlés dans mes ateliers, ce qui me permet de maintenir l’attention des enfants à son maximum pendant toute leur durée.
Comme il en est au début de son apprentissage de l’écriture, je fais avec Aurélien comme avec les plus jeunes enfants de mes ateliers: je lui demande de dessiner ce qu’il invente.
Pour un visiteur néophyte, les trois pages qu’il a consacrées à l’histoire peuvent ressembler à un joyeux bazar.
Il s’agit en fait d’une réplique de mon cahier de croquis version Aurélien.
Là encore, nous avons passé un temps fou à créer notre histoire sans qu’il ne se lasse… et son degré d’implication m’a fait très plaisir.
L’exercice s’est terminé par un « check » enthousiaste!
MP
