Même les bons géants ne sont pas à l’abri des coups de froid.
Depuis dimanche, mon Capitaine était très enrhumé.
Par mesure de précaution, nous avons chacun effectué un auto test… tous deux négatifs.
Mais lundi matin, les choses avaient empiré.
Mon Capitaine étant un patient très peu coopératif, j’ai compris que les prochaines heures allaient être compliquées.
Lorsque je lui ai tendu le thermomètre auriculaire, il a poliment décliné ma proposition en ajoutant d’une voix brisée:
– Je n’ai pas de fièvre…
L’heure était devenue pour moi de revêtir ma cuirasse de dragon.
Pour le bien du peuple!
– Ecoute. Je ne t’ai jamais frappé. Mais là, si tu ne prends pas ta température, je vais sévir! On ne rit plus!
Je pense que quelque chose dans le ton de ma voix a dû lui faire comprendre que j’étais sérieuse.
Il a obtempéré et m’a tendu le thermomètre en question.
– 39,2°! Et tu dis que tu n’as pas de fièvre? Tu restes au lit!
– Noooon… j’ai beaucoup de choses à faire…
– Hors de question. Tu restes couché. Je vais m’occuper de toi. Et tu vas refaire un auto test…
– Mais tu avais dit que je ne devais pas le refaire avant demain?
– Oui. Mais j’en viens à me demander si le premier avait été bien réalisé. S’il est toujours négatif, ce sera rassurant.
Je suis allée lui préparer un petit-déjeuner, ai fourbi mes armes pour lutter contre le dodu microbe, et suis remontée avec mon arsenal.
Précédée, bien sûr, par Pomme et Kali, très excitées de voir que notre grand homme observait un emploi du temps tout à fait inattendu ce matin-là.
Lâchez deux chiens surexcités dans un escalier et vous verrez que c’est… sportif.
– Hé!!!Doucement! On se calme! Vous allez me faire tomber avec vos bêtises. Vous restez en bas!
Elles m’ont remarquablement obéi: elles étaient en haut de l’escalier avant moi, me regardant monter avec, dans le regard, un message que j’ai traduit par: « Veni, Vidi, Vici » (« Je suis venu, j’ai vu, j’ai vaincu », pour ceux qui n’auraient pas lu Astérix…)
Un peu plus tard, la fièvre était tombée.
Mais le deuxième test s’avérait positif…
Pas question donc de rendre sa liberté à mon précieux captif.
Il va devoir prendre son mal en patience…