Pas douée, non: chanceuse

Durant son séjour, j’ai promis à Aurélien, 7 ans, qu’il aurait le temps de jouer avec la console vidéo.
Une fois par mois… ce n’est pas exagéré.
Alors que nous étions seuls, il m’a tendu une manette et m’a dit:
– Mamitine, tu joues avec moi
– C’est une demande ou un ordre?
– Si c’est un ordre, tu dis oui?
– Non: je n’aime pas être commandée…
– Et si c’est une demande?
– Disons qu’alors je peux étudier la question… Ca dépend comment elle est présentée.
– Mamitine, s’il te plaît, tu veux bien jouer avec moi?
– Bof… je ne suis pas très douée et tu vas m’enguirlander si je ne suis pas au top…
– Non, non, promis! Alleeeeeeez….
J’ai pris la manette et je me suis retrouvée sur la ligne de départ d’une course, à bord d’un véhicule complètement baroque, dans la peau d’un héros au sourire ravageur.
A côté de moi , le bolide supersonique du personnage de mon petit-fils vrombissait d’impatience.
Nous étions 12 concurrents.
A la première  course, il a fini premier et j’ai décroché la deuxième place à ma grande stupéfaction.
Tu vois, Mamitine, tu y arrives!

Deuxième course, il est à nouveau premier, moi troisième:
C’est bien! Tu ne t’en sors pas mal du tout!
– Mmmm… je régresse. Il va falloir que je me concentre plus.

Je ne sais pas ce qui s’est passé ensuite… un petit miracle sans doute: j’ai remporté les courses suivantes, ce qui m’a propulsée vainqueur au classement général.
Ahurie, j’ai pris Aurélien à témoin:
Ca alors! Tu as vu? J’ai gagné la compétition! Je n’aurais jamais cru!
Il a eu un petit sourire crispé et m’a dit:
Bravo, Mamitine.
Ajoutant doucement:
C’est la chance du débutant. 
Mon fou rire a été contagieux car deux minutes après nous étions écroulés de rire dans le canapé.

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