Ce week-end était celui de mon fils et de son petit bonhomme.
Ce dernier a fêté ses 8 ans depuis notre dernière rencontre: nous lui avons donc réservé une petite fête sur le thème Harry Potter.
Il a passé le week-end a tester ses nouveaux jeux… sauf tôt matin où nous respectons un rituel quasi immuable depuis cinq ans que nous vivons ici.
Je me lève toujours tôt pour pouvoir profiter du silence et travailler un peu avant que la maison ne bouge.
Mais, en général, quelle que soit l’heure où je me lève, je ne suis pas dans mon bureau depuis un quart d’heure que, déjà, la frimousse de mon petit-fils se pointe à l’horizon.
– Bonjour, Mamitine!
– Bonjour, Tiloulou… tu es déjà debout?
– Oui, je savais que tu m’attendais!
C’est tellement mignon que je craque à chaque fois.
Il s’approche de moi et de l’ordinateur et demande:
– Qu’est-ce que tu fais?
Ce samedi matin j’écoutais la lecture automatique de l’article qui attendait que je l’envoie à la rédaction.
Je l’avais mise sur pause lorsque le petit est arrivé.
– Vas-y, continue!
J’ai relancé le processus et la voix impersonnelle a repris sa lecture.
Très intéressé, Aurélien chuchotait de temps en temps:
– Elle est où, là, dans le texte?
Il lit très bien, mais pas aussi vite que l’ordinateur…
Quand ça a été fini, il a hoché la tête:
– C’est pratique… mais à quoi ça sert puisque tu lis mieux qu’elle?
– Et bien… quand j’ai terminé un texte et que je l’ai corrigé, j’aime bien l’entendre lu par quelqu’un d’autre que moi. Je l’écoute comme si ce n’était pas moi qui l’avait écrit. Ca me permet d’être encore plus attentive. S’il y a une phrase mal tournée, je réagis. C’est une double sécurité. Tu comprends?
– Oui. Et maintenant, qu’est-ce que tu fais?
– Je vais envoyer le texte et les photos à la rédaction pour qu’ils aient le tout lundi, quand ils arriveront au bureau.
– Donc tu as fini ton travail?
– Non: j’ai fini cet article. Il m’en restera encore deux autres à faire.
– Et quand tu auras fini?
– Je reprendrai mes autres travaux. J’ai encore beaucoup de choses qui m’attendent.
Pendant que j’envoie les documents, il me demande de lui expliquer pourquoi j’envoie les photos trop lourdes avec un programme différent.
Il ne comprend pas comment une photo peut être « lourde ».
J’essaie de le lui expliquer, et, de son côté, il tente de comprendre.
Tandis que je termine, il observe un petit silence.
Puis me dit:
– A l’école, je parle de toi.
– Ah bon? A tes copains?
– Oui. Et à la maîtresse aussi.
– Heu… mais pourquoi? Parce que nous habitons en France?
– Ben… surtout parce que tu es écrivain et journaliste. Mais je leur dis aussi que tu es en France maintenant.
Je l’ai regardé, étonnée.
Et il a ajouté une phrase qui m’a transpercée:
– Je suis fier.
– Ca… c’est vraiment très gentil. Ca me touche beaucoup.
– J’aime bien venir dans ton bureau quand tu travailles. Je sais que personne d’autre n’a le droit. Enfin… sauf Pomme et Kali!
– C’est vrai que pour toi, c’est spécial…
Le lendemain matin, un autre scénario a pris forme.
Mais cela, selon la formule consacrée… c’est une autre histoire!