Mon fils m’a appris ce mardi la nouvelle du décès d’un homme qui a marqué ma vie, le chanteur, compositeur, enseignant, poète et écrivain Michel Bühler.
La première fois que j’ai allumé la radio sur les ondes de la Suisse Romande, en 1978, un ou deux jours après avoir débarqué en Romandie pour travailler dans un hôtel-restaurant de montagne, c’est sa voix que j’ai entendue.
Je ne savais pas encore, à ce moment, que nos vies allaient se croiser à différentes reprises, dans différents contextes.
L’un de mes amis était un grand fan de lui et de son répertoire.
Il m’a emmenée plusieurs fois l’écouter, et allait lui parler après les spectacles.
Timide comme je l’étais à l’époque, je me tenais en retrait, mais ne perdais pas un mot de ce qu’il disait.
Le temps a passé, j’ai continué à aller l’écouter de temps en temps.
Devenue journaliste, j’ai eu l’occasion de l’interviewer et de travailler avec lui à plusieurs reprises.
Il était direct et franc… et, si j’aimais ces moments, je lui ai avoué qu’il m’intimidait autant que lorsque j’avais 20 ans.
Pour le tout dernier article que j’ai eu l’occasion de faire avec lui, je lui ai confié l’anecdote de la radio allumée sur sa voix, un matin de décembre 78.
Il avait été touché.
Aujourd’hui, je pense à cet homme authentique et droit dont je suis heureuse d’avoir pu croiser la route.