Couac

Mardi.
Je travaille sur une tâche passionnante et absorbante pour laquelle j’ai besoin de toute ma concentration, lorsque mon téléphone portable sonne.
Je réponds, un peu à contrecoeur, et j’entends une voix masculine, assez jeune qui me dit:
– Bonjour, je suis …
Il me cite un nom et le nom d’une entreprise parfaitement inconnue de moi sans se rendre compte que là, déjà, alors que je me suis interrompue pour rien, il me met de mauvais humeur.
Et il continue:
– Je vais vous aider à faire des économies.
Ben voyons!
Allez savoir pourquoi, sa phrase et sa façon paternaliste de la prononcer ont achevé de m’agacer.
Comme j’ai été très bien élevée (voire un peu trop bien, parfois…), je me suis retenue de ne pas l’expédier sur Mars.
Mais sa troisième phrase, prononcée cette fois sur un ton encore plus horripilant a marqué la fin du match:
– J’imagine que je ne vous dérange pas. Donc, je disais…
– Si, vous me dérangez: je travaille. Vous croyez vraiment que je vous attendais pour découvrir comment gérer ma vie? Non mais franchement! Au-revoir.
Et j’ai raccroché.
A côté de moi, assises côte à côte, Pomme et Kali me regardaient d’un air intéressé, l’air de dire « C’est grave, voilà qu’elle s’énerve toute seule contre sa boîte à bruits… »