Jeudi matin, au petit-déjeuner, alors qu’il va devoir s’absenter pour la matinée, mon Capitaine, tout bronzé, arbore une chemise qui ne lui rend pas justice.
Et j’estime de mon devoir de ne pas éluder le sujet… le plus diplomatiquement possible.
– Heu… c’est une chemise que tu portais lorsque tu étais à l’Armée, je crois?
– Oui.
– Tu sais… il faut que je te dise. De toutes tes chemises, celle-ci est, pour moi, celle qui te va le moins bien.
– Ah bon? Pourquoi?
– Elle est un peu trop stricte, presqu’incolore, couleur passe-muraille… En fait, c’est toi qui la met en valeur alors que ça devrait être l’inverse. Elle devrait avoir honte, d’ailleurs: quand on a la chance d’être portée par un aussi bel homme, on fait un effort!
Son regard pétillait, amusé. Prenant un air faussement modeste, il a demandé:
– Tu crois vraiment?
– Oui! C’est d’autant plus dommage que tu en as plusieurs autres qui te vont très bien et qui n’attendent que le bonheur d’être choisies!
Nous avons terminé le petit-déjeuner et mon Capitaine s’est levé en disant sobrement:
– Je vais changer…
Il est redescendu quelques instant plus tard, arborant une magnifique chemise hawaïenne, plus discrète que celles de Magnum, mais suffisamment colorée pour le mettre au diapason de l’été.
– Alors?
– C’est beaucoup mieux!
Top!
