Je suis plutôt du matin.
Dès que j’ouvre les yeux, je suis prête à sauter du lit.
Et comme il est en général trop tôt pour le faire, je prends une heure pour regarder mes messages et lire les articles qui m’arrivent sur mon mail.
De quoi donner le temps à Pomme de se reconnecter à la réalité.
Une fois levée, la douche achève de me redonner du tonus et la journée commence.
Sauf qu’il arrive que, parfois, tout ne se passe pas exactement comme d’habitude.
Samedi, il m’a suffi d’ouvrir un œil pour comprendre que la journée allait être compliquée.
J’aime les gros temps, la mer et les bateaux.
Mais avoir la sensation de me retrouver sur un voilier en pleine tempête et voir tourner le décor à la vitesse d’un manège de fête foraine sans que je puisse fixer mon regard… j’aime moins.
Ces malaises bizarres, la plupart d’entre nous les ont déjà connus.
Mon Capitaine lui-même en a été victime l’an dernier… et je l’avais déjà expérimenté, moi aussi.
Mais pas au point d’en avoir le mal de mer et de ne pas pouvoir me lever sans tomber.
J’avais prévu plusieurs tâches pour ma journée, mais il a fallu revoir mes objectifs à la baisse.
Impossible de faire quoi que ce soit avant que la terre ne redevienne stable, que mon cerveau se remette à fonctionner et que mon estomac reprenne sa place.
Mon Capitaine devait s’absenter, ce matin-là, et m’a couverte d’attentions avant de partir.
Mes Mogwaïs, de leur côté, n’avaient aucune envie de me voir rester au lit.
Kali m’a purement et simplement « passé un savon « , ce qui se traduit chez elle par deux grognements désapprobateurs que je traduis par: « Alors, fainéante, tu bouges? »
Quant à Pomme, elle est restée près de moi, mais fonçait vers la porte de la chambre dès que je remuais, histoire de me faire comprendre qu’elle était prête à descendre.
Toutes deux attendaient leur « récompense » du matin.
Une fois mon Capitaine parti, j’ai sonné le rappel de mes forces et j’ai repris le fil de la journée de manière à peu près normale.
Peu à peu, le roulis s’est calmé et j’ai pu accomplir la plupart des tâches que je m’étais fixées.
J’avoue que ce moment un peu chamboulé ne m’a pas plu.
Mais qu’est-ce que j’ai apprécié le retour à la normale!!
Rien de tel pour ce dire que, la normale, justement, mérite tous nos égards…
