Ma Kiwi…

Kiwi, ma petite poule hollandaise grise, nous a quittés hier matin.
Depuis quelques jours, elle n’était plus que l’ombre d’elle-même.
Je suis attachée à chacune de nos poules… et j’ai avec Kiwi une histoire particulière.
Je l’ai soignée lorsqu’elle était malade, apprenant avec notre vétérinaire à faire des piqûres sur un oiseau malade, et inventant un traitement pour la soulager de l’arthrite qui envahissait sa patte.
J’en ai reparlé avec le vétérinaire qui l’a revue il y a peu de temps: même si mon traitement pouvait paraître baroque à l’époque, il a fonctionné.
Je lui avais fait des séances des thalassothérapie, des massages et des cataplasmes à l’argile verte.
Quelques semaines plus tard, elle galopait comme avant et ne boitait plus.
Ces soins nous ont rapprochées, toutes les deux.
Déjà familière par nature, Kiwi est devenue très proche de moi, accourant dès qu’elle m’entendait ou me voyait.
Mercredi matin, lorsque j’ai réalisé qu’elle allait très mal, j’ai décidé de la prendre près de moi pour terminer sa petite vie au calme si le moment était venu, ou, du moins, pour l’extraire pendant quelques heures de la fraîcheur du petit matin.
Ses pattes étaient gelées, elle était très faible.
Mon Capitaine a trouvé un carton dans lequel il a glissé du papier absorbant, et j’ai emmené Kiwi sur mon bureau.
Oui, j’ai bien dit « sur » et non pas « dans ».
Le carton était posé à côté de moi.
Je parlais à ma petite poule, nous lui avons donné à boire à la pipette, elle qui n’arrive plus à s’alimenter, et je veillais sur elle tout en travaillant.
Très fatiguée, elle bougeait très peu, mais a semblé reprendre un peu de force et a commencé à regarder où elle se trouvait.
En milieu de matinée, elle a été assez vaillante pour tenter de sauter hors du carton.
J’ai compris qu’elle n’y était pas bien et je l’ai ramenée dans l’enclos… sachant que je la reprendrais dès que ce serait nécessaire.

Je sais que certains trouveront étrange que je me préoccupe à ce point d’une poule.
Mon Capitaine et moi nous attachons aux animaux qui nous accompagnent.
Nous les choyons, nous les aimons, et ils nous le rendent bien, à leur façon…
Les seuls chagrins qu’ils nous causent sont liés aux éventuels problèmes de santé qu’ils peuvent traverser, et à leur fin de vie.
Kiwi était élégante, belle, drôle, inattendue, jamais agressive, comme l’était Neige, sa soeur.
J’ai adoré chaque instant passé avec elles deux.
Mon bel oiseau s’est envolé…