Tous les quinze jours, j’accueille chez moi une fillette de 11 ans qui a fait partie du groupe que j’ai accompagné durant plusieurs mois en ce début d’année.
Sa maman et elle m’ont demandé si je pouvais continuer à lui proposer des ateliers d’écriture… je lui propose donc tous les quinze jours un atelier sur-mesure.
Roxane a été l’un des piliers de notre groupe, et m’avait particulièrement touchée lorsqu’elle m’avait montré un poème qu’elle venait d’écrire alors que nous étions tous ensemble.
Parmi les activités de l’atelier privé, donc, je lui ai proposé hier de lui apprendre l’art du haïku, ce petit poème japonais de trois lignes dont j’ai déjà parlé ici.
Parmi toutes les structures possibles, j’ai choisi l’exigeante 5 – 7 et 5 syllabes par ligne, et je lui ai expliqué qu’il s’agissait ici simplement de traduire en quelques mots un moment que l’on prend sur le vif, une pensée ou un sentiment qui nous traverse.
Voici ce qu’elle a écrit:
J’adore écrire
sur un joli cahier bleu
avec un ruban »
Elle a immédiatement compris le principe et a respecté la règle des syllabes dont tout le monde ne tient pas forcément compte.
Essayez, vous constaterez que l’exercice est moins simple qu’il en a l’air.
Le poème de Roxane m’a ravie car il est dans la ligne pure des haïkus.
Pour comparaison, voici trois des exemples les plus connus de poèmes haïkus rédigés par Matsuo Basho (1644-1694), considéré comme l’un des maîtres en la matière:
Un vieil étang silencieux…
Une grenouille saute dans l’étang
splash ! Silence à nouveau.
Le clair de lune d’automne…
un ver creuse silencieusement
dans la châtaigne.
Dans la pluie crépusculaire
ces hibiscus aux couleurs brillantes –
Un beau coucher de soleil.